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vendredi 19 avril 2024

Avenir

Si le paquebot de la droite, Les Républicains, a commencé à prendre l’eau au moment de l’avènement d’Emmanuel Macron et la «fuite» de dizaines d’élus et de cadres vers le parti du jeune président, la dernière course à l’Élysée a mis le dernier clou dans le cercueil du parti de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Hier, au premier jour du congrès du parti de droite, dont les adhérents doivent élire le nouveau président, les Français jugent sévèrement le mouvement. Dans un sondage publié hier, 72 % des personnes interrogées estiment que Les Républicains n’ont pas d’avenir politique. Éric Ciotti, Aurélien Pradié, Bruno Retailleau, les trois candidats à la présidence de LR comptent pourtant tous réinventer, d’une manière ou d’une autre, le parti abîmé par l’affaire Fillon, l’élection d’Emmanuel Macron qui a grignoté son territoire à droite, ou encore son score calamiteux à la dernière présidentielle. Le temps presse pour redresser la barre, d’autant que la base électorale du parti fond comme neige au soleil. Il n’y a guère que chez ceux qui ont voté Valérie Pécresse en avril dernier où l’on trouve encore de l’optimisme. Ils sont
71 % à croire en l’avenir politique des héritiers du RPR et de l’UMP, contre moins d’un quart chez les sympathisants d’autres bords. Il y a surtout un évident échec à incarner la droite sociale. Plus son revenu est faible, moins on voit comment le parti de la rue de Vaugirard pourrait continuer à exister dans le paysage politique français. Mais même chez les plus riches, on est loin de l’emballement (26 % des sondés, avec des revenus mensuels au-dessus de 5 000 euros, voient un avenir aux LR). Les Républicains paient en grande partie le morcellement de la droite dont ils n’apparaissent plus comme le représentant naturel. Ainsi, seul un quart des Français estime que le parti est celui qui incarne le mieux la droite. Autant attribuent ce rôle à Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron ; un quart encore désignant le Rassemblement National. Le dernier quart se partage entre Reconquête, Horizons et le MoDem. Là encore, seuls les électeurs de Valérie Pécresse (74 %) trouvent encore un attachement à LR. La tâche promet d’être ardue pour le futur président du parti. Il pourrait commencer par se débarrasser une bonne fois pour toutes de l’ancienne figure tutélaire de la droite, Nicolas Sarkozy. En tout cas, son image paraît bien abîmée elle aussi : trois quarts des Français estiment que son bilan à l’Élysée n’est pas satisfaisant. Chez les sympathisants LR, la ferveur pour Nicolas Sarkozy semble être également bien retombée. À peine 10 % des électeurs de Valérie Pécresse en 2022 jugent le bilan de l’ancien président «très satisfaisant», 51 % le qualifiant, mollement, de «plutôt satisfaisant». Reste à espérer pour la direction du parti que la désignation d’un nouveau président donnera un nouvel élan suffisant pour relancer la machine et aider la droite traditionnelle à retrouver une place d’importance au sein de l’échiquier politique français. Sinon, Les Républicains connaîtront le même sort, humiliant, que le Parti socialiste.

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