Comme plusieurs autres candidats à l’élection présidentielle française d’avril dernier, qui se voyaient déjà au second tour, les résultats de Valérie Pécresse ont eu l’effet d’un coup de massue pour la candidate des Républicains qui semblait réellement croire en ses chances d’investir l’Élysée. Mais au-delà de la simple défaite, c’est son score qui a surtout choqué la droite. Avec moins de 5 % des suffrages à la présidentielle, la candidate n’a même pas atteint le seuil minimal pour obtenir le remboursement de ses frais de campagne. Personnellement endettée à hauteur de 5 millions d’euros, la porte-drapeau des Républicains aurait tout de même réussi à rassembler l’essentiel de la somme nécessaire. D’après le patron du parti, Christian Jacob, l’appel aux dons auprès des sympathisants serait «quasiment bouclé». «Pas tout à fait, mais pratiquement», a-t-il ajouté au micro de RTL. Pour rappel, Valérie Pécresse a jusqu’au 31 mai, date butoir de la Commission électorale, pour éponger ses dettes. Par ailleurs présidente de la région Île-de-France, l’ex-ministre avait dû emprunter en son nom, son parti étant déjà trop endetté pour assumer un prêt supplémentaire. À la manière du Sarkothon de 2012, le Pécressethon aurait donc remporté son pari auprès des donateurs, malgré le résultat décevant de l’ancienne candidate. D’après son trésorier de campagne, Les Républicains ont tout de même donné 1,7 million d’euros à la cagnotte. «Il manque environ 300 000 euros», a précisé Philippe Mouiller auprès du «Parisien». Créditée de seulement 4,7 % des voix au premier tour, Valérie Pécresse n’a perçu que 800 000 euros de remboursement de
l’État. Son appel aux dons était une question de «survie» des Républicains, bien que l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy détienne le patrimoine le plus fourni des ex-prétendants à l’Élysée. L’ancien président, qui n’a pas appelé à voter pour la candidate LR, a d’ailleurs abondé la cagnotte avec un virement de 2 000 euros. Un don que l’intéressée a renvoyé à l’expéditeur. «C’est une femme d’honneur», avait fait savoir son entourage auprès de l’Agence France-Presse. Reste que si la crainte de ne pouvoir rembourser sa dette ait disparu, la crainte pour son avenir politique reste entière. Car si la défaite de Pécresse est aussi une défaite collective de son parti qui n’a pas su construire un programme ambitieux pour les Français, l’avenir politique de la candidate semble bien sombre. Sur le plan national en tout cas. Car par ailleurs, elle reste la présidente de la région Île de France jusqu’en 2028 et peut grâce à cela prouver ses mérites et pourquoi pas tenter de remonter la pente. Pas certain par contre que son parti lui refasse confiance pour porter à nouveau ses couleurs, alors même que les Républicains sont eux-mêmes en déshérence.