L’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) avait traité 304 dossiers de demandes d’autorisation en 2020 pour le lancement d’activités de stockage et de distribution de produits pétroliers ainsi que pour la mise en place d’unités de fabrication des lubrifiants et de régénération des huiles, a indiqué son président, Rachid Nadil.
Par Samia Y.
Sur ce chiffre, l’ARH a répondu favorablement à 268 demandes, dont 47 autorisations accordées pour des projets dans le domaine de fabrication et distribution de gros de lubrifiants et de régénération des huiles usagées (14 autorisations définitives et les 33 autres provisoires), a précisé M. Nadil. Durant la même période, l’ARH a délivré aussi 221 autorisations pour l’exercice des activités de stockage et de distribution des produits pétroliers, dont 125 autorisations définitives, a-t-il ajouté. En matière de distribution de carburants, l’Autorité de régulation des hydrocarbures a enregistré en 2021 une vingtaine de demandes pour cette activité, selon le même responsable, rappelant que ce secteur comptait déjà 12 distributeurs privés agréés au niveau national qui gèrent notamment un réseau de stations-service. Dans le domaine de fabrication des huiles et lubrifiants, une dizaine de demandes ont été reçues par l’Autorité, notamment pour la réalisation d’usines de régénération des huiles usagées et le «blinding», a affirmé son président. Parmi ces investisseurs, M. Nadil a cité la société Naftal qui compte réaliser une usine de régénération, assurant que l’entrée en service de cette unité aura un impact aussi bien sur l’emploi que sur l’environnement. La consommation nationale des lubrifiants est estimée en moyenne à 200 000 tonnes par an, dont 20 000 tonnes sont récupérées par Naftal pour être exportées sans traitement, a-t-il signalé. «Dans le cadre de ce projet de régénération des huiles usagées, nous serions amenés à faire appel aux services de l’Anade (ex-Ansej) afin de créer un réseau de collecte des huiles usagées», a-t-il souligné, tout en assurant que cette activité permettra aussi de lutter contre la pollution et le rejet des huiles dans la nature. Abordant les missions de l’ARH, M. Nadil a soutenu que les nouveaux textes en préparation dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur les hydrocarbures vont renforcer davantage l’Autorité en matière de régulation, de contrôle et d’inspection du secteur. Le renforcement des ressources humaines de l’Autorité n’est pas en reste. Disposant actuellement d’un effectif global de 118 personnes dont une soixante affectées aux missions d’expertise des installations, l’ARH compte toujours élargir son champ d’action et accélérer le processus de contrôle et d’audit dans le but de préserver la sécurité des installations selon les normes requises.
L’objectif est celui aussi de procéder au contrôle de la qualité des produits et des prestations, notamment au niveau des stations-service réparties sur le territoire national, a tenu à préciser encore M. Nadil.
Plus d’un million de tonnes de GPLc consommé en 2020
La consommation nationale en carburant GPLc (Gaz de pétrole liquéfié carburant), appelé aussi le Sirghaz, a atteint 1,02 million de tonnes en 2020, en hausse de près de 18 % par rapport à 2019, a indiqué le président l’ARH, préconisant l’élargissement de ce carburant écologique et le moins cher du marché aux véhicules roulant au gasoil. «La consommation nationale du GPLc est en croissance extraordinaire ces dernières années en raison notamment de la hausse des prix des autres carburants. Aujourd’hui, nous assistons à une véritable ruée vers le GPLc», a affirmé M. Nadil.
En 2019, la consommation en GPLc était de l’ordre de 859 257 tonnes, alors qu’en 2018 elle avait atteint 649 977 tonnes.
Le président de l’ARH a souligné que la hausse de la consommation du GPLc est aussi le résultat des efforts menés par les différents intervenants depuis plusieurs années afin de promouvoir ce produit respectant l’environnement et proposé au consommateur à un tarif très attrayant (9 DA/litre), par rapport aux autres types de carburants. Destiné uniquement pour les véhicules essence, à travers la fourniture de kits de conversion par des installateurs locaux, le Sirghaz pourrait être également élargi aux autres types de véhicules roulant au gasoil, a fait observer M. Nadil, assurant que le même réseau d’installateurs de kits de reconversion des véhicules essence peut être sollicité à cet effet. M. Nadil a expliqué que les kits GPLc destinés aux véhicules diesel et utilisant le système de dual fuel (GPLc+gasoil), pour les véhicules légers et camions, ont été déjà expérimentés en Algérie en donnant des résultats «satisfaisants» en matière d’économie de carburant. Selon le président de l’ARH, un projet d’étude sur l’opportunité de réaliser une usine de fabrication de ce type de kits en Algérie avait été engagé.
La concrétisation de ce projet permettra, a-t-il relevé, au pays de réduire la consommation nationale du gasoil à plus de 30 % sur les véhicules dotés de ces kits. A noter que la consommation du gasoil avait atteint les 10 millions de tonnes par an, dont 8,5 millions produites localement par des raffineries de Sonatrach et 1,5 million était assuré par le recours à l’importation.
S. Y.