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vendredi 29 mars 2024

Autonomie

Dans une campagne électorale en France dominée par les idées de droite avec des thématiques axées sur l’immigration, la sécurité et l’identité nationale, les candidats de gauche et d’extrême-gauche sont peu audibles. Pour se faire remarquer plusieurs d’entre eux ont alors recourt à l’évocation de propositions plus ou moins farfelues pour s’assurer une couverture médiatique. C’est notamment le cas de Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle, qui a appelé cette semaine à « un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice » pour la Corse, à l’issue d’une rencontre avec le président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni à Bastia. « Vous savez, les écologistes sont des régionalistes, et particulièrement pour la Corse, il y a besoin aujourd’hui de construire une relation forte, une relation apaisée (avec) l’État français, (…) et ça passe par un statut d’autonomie de plein droit, de plein exercice », a déclaré le candidat EELV. « On a une opportunité extraordinaire puisqu’on a un quinquennat qui arrive, on a un mandat qui a démarré au niveau de la Collectivité, et c’est cinq années justement pour construire ce statut, pour le négocier, pour regarder les compétences, qui restent régaliennes, les compétences communes, les compétences exclusives qu’on doit renforcer pour la collectivité de Corse », a-t-il ajouté. « Aujourd’hui, il y a un retard qui a été pris sur les infrastructures en Corse, (…) sur la maîtrise de l’eau, des déchets, on voit bien l’importance pour toutes les régions en France d’avoir une fiscalité dynamique, tout cela doit entrer dans la négociation de nouvelles compétences », a-t-il détaillé. « Il y a un peuple corse qui a une histoire, une langue, une culture, une fierté et qu’il faut reconnaître aussi », a-t-il insisté en soulignant, lors d’une conférence de presse, sa volonté d’apporter davantage d’autonomie à l’ensemble des régions de France: « On ne veut pas remplacer aujourd’hui la technocratie libérale qui dirige ce pays depuis Bercy ou l’Élysée ou Matignon par une technocratie verte. Nous faisons confiance aux acteurs de terrain ». « Par exemple, qu’on expérimente en Corse (…) les moyens de lutter contre la spéculation foncière, pour que ça ne soit pas une île de beauté touristique, ça me paraît totalement légitime et essentiel », a-t-il expliqué. Interrogé pour savoir s’il comptait apporter son soutien à Yannick Jadot, Gilles Simeoni a répondu par la négative, indiquant seulement qu’il « représente la Collectivité de Corse et cherche à défendre les intérêts de la Corse, à les faire prendre en compte dans le débat présidentiel ». « Yannick, je vais le soutenir dans cette campagne », a quant à lui déclaré lors de cette conférence de presse le député européen François Alfonsi, élu en 2019 sur la liste Jadot et membre de Femu a Corsica, le parti autonomiste de Gilles Simeoni. Il a rappelé les « trois décennies de convergence » entre « le mouvement autonomiste (corse) et le mouvement écologiste ». Cette proposition de l’écologiste tranche ainsi totalement avec la politique adoptée par la France et soutenue par la plupart des candidats à la présidentielle, mais elle lui permet de dénoter, un petit peu, et de faire parler de lui alors même qu’il est dans le plus récent sondage à 6% d’intentions de votes. Reste à voir quelles autres propositions feront les candidats de gauche, qui faute d’enthousiasme de leur électorat se raccrochent à une médiatisation ponctuelle de leurs programmes tout en sachant que n’ayant aucune chance d’accéder au pouvoir, ils ne devront jamais répondre de leurs promesses auprès des électeurs.

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