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mercredi 29 mars 2023

Autonomie

La direction du Parti socialiste qui a suivi La France Insoumise tête baissée depuis les dernières élections législatives, peut difficilement se plaindre désormais de l’alliance dévorante dans laquelle elle s’est enferrée. Regrettant aujourd’hui la stratégie de blocage de LFI qui a paralysé les débats sur la réforme de la retraite, le socialiste Boris Vallaud appelle à une réflexion sur le fonctionnement à venir de la coalition. La coalition de la gauche, la Nupes, n’a pas «montré son meilleur visage» lors du débat à l’Assemblée Nationale sur le projet de réforme des retraites et il y faudra un «après» fondé sur l’esprit collectif et le respect, estimait, dimanche dans le JDD, le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud. Socialistes, écologistes et communistes d’un côté, élus de La France Insoumise de l’autre, se sont opposés lors de ce débat sur la stratégie à suivre. Les premiers voulaient accélérer les débats pour arriver à la discussion sur l’article de la loi portant sur le report de l’âge de la retraite à 64 ans. Les seconds ont maintenu des milliers d’amendements et les débats se sont enlisés. «Par notre désunion, je crains que nous nous soyons éloignés de notre double mission : être au service de ceux qui n’ont que leur travail pour vivre et être le point d’appui du mouvement social», a déclaré Boris Vallaud à l’hebdomadaire. «La Nupes est une union à quatre : on doit se respecter, ce qui n’interdit pas les désaccords. Mais nous devons demeurer dans un cadre de régulation commun, et tenir les positions quand nous en décidons ensemble. Nous sommes sortis de ce cadre commun et à certains égards de l’Assemblée elle-même», ajoute-t-il. Boris Vallaud déplore également les excès de certains députés LFI, l’un d’eux traitant même le ministre du Travail Olivier Dussopt d’«assassin» en plein hémicycle. «L’Assemblée n’est pas un salon de thé. Il y a de la place pour la passion et la colère, mais la limite, ce sont les dérapages, les menaces et les insultes», affirme-t-il. Comme les écologistes qui réclament un acte II de la Nupes, il appelle à une réflexion sur le fonctionnement à venir de la coalition. «On peut lui donner le nom qu’on veut mais oui, pour la Nupes, il doit y avoir un après. C’est possible et indispensable. Cet après doit être plus collectif et plus respectueux des différences». Il plaide notamment pour «une charte de fonctionnement» de l’intergroupe parlementaire «pour améliorer concertation et régulation entre nous». Mais cela ne sera pas vu d’un bon œil par LFI qui s’était montrée au lendemain de la présidentielle très claire sur sa position de meneuse de groupe suite à l’arrivée en troisième position de Jean-Luc Mélenchon dans la course à l’Élysée. Les socialistes et les autres partenaires actuels des Insoumis avaient même dû passer outre l’humiliation infligée par LFI qui se délectait de voir la gauche la supplier de créer une alliance pour les législatives. Aujourd’hui, après avoir perdu son autonomie, le PS semble dépourvu des moyens d’exister à nouveau seul, et cherche désespérément une manière de retrouver un sens à son combat politique.

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