Au moment où la Fédération nationale des boulangers annonce une augmentation du prix du pain subventionné à 15 DA à partir de jeudi 10 mars 2022, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) rejette cette position et appelle les boulangers au niveau national à continuer à appliquer le prix habituel.
Par Thinhinane Khouchi
«Le prix du pain est règlementé, d’autant que c’est un produit subventionné dont le prix ne peut être augmenté que par les parties concernées», a indiqué l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), appelant les boulangers au niveau national à ne pas augmenter le prix du pain subventionné et à continuer à appliquer le prix habituel. L’Ugcaa a également rassuré tous les boulangers au niveau national que «le dossier du pain et leurs revendications légitimes sont soulevés au plus haut niveau de l’Etat» et que «la porte du dialogue est ouverte, sachant qu’il y a une série de réunions qui se tiennent au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en présence de représentants des boulangers de toutes les régions du pays, sous la bannière de l’Ugcaa». L’Union a annoncé la tenue «prochaine» d’une réunion de coordination au siège du ministère du Commerce, en présence des représentants du ministère des Finances et de la Direction générale des impôts (DGI) pour «examiner les moyens d’appliquer la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, selon laquelle l’impôt imposé aux boulangers ne concernera que les bénéfices et non le chiffre d’affaires». L’Ugcaa s’est dite «surprise» par les déclarations de Youcef Kelfat, président de la Fédération nationale des boulangers, relayées sur les réseaux sociaux et certains médias, faisant état d’«une augmentation du prix subventionné du pain à 15 DA à partir de jeudi 10 mars 2022». Elle rejette de tels agissements qu’elle qualifie d’«irresponsables», soulignant qu’elle prendra, à cet effet, les mesures juridiques et administratives en vigueur. Il convient de rappeler que les boulangers ont depuis le début de l’année en cours organisé des mouvements de grève exigeant l’augmentation du prix du pain. Ils ont également protesté et dénoncé le rejet du ministère du Commerce de revoir à la hausse le prix du pain subventionné, précisant qu’ils enregistrent de lourdes pertes avec le prix de vente actuel. Par ailleurs, appuyant ces propos, le président de la Fédération nationale des boulangers, Youssef Kelfat, avait révélé que «le coût de préparation d’une baguette de pain s’élevait à 12 dinars, alors qu’il est toujours administré à 7.5 dinars et vendu illégalement à dix». De son côté, l’Organisation nationale pour la protection des consommateurs a considéré les dernières tentatives d’augmentations du prix de la baguette de pain comme illégales et inacceptables, et une violation flagrante de la loi qui fixe le prix ainsi que le poids du pain subventionné. L’Organisation a appelé les boulangers à ne pas augmenter le prix du pain et les consommateurs à dénoncer ceux qui vendent le pain à plus de 10 DA.
T. K.