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mardi 28 mars 2023

Augmentation des cas de contamination: Pharmacies et centres de santé sous pression

Face à l’augmentation des cas de contamination qu’enregistre le pays, l’inquiétude se fait de plus en plus ressentir parmi le citoyens qui, contaminés ou pas, prennent d’assaut les pharmacies, les établissements publics de santé de proximité ainsi que les laboratoires privés. Les citoyens anxieux développent un comportement boulimique sur les médicaments entrant dans le cadre du protocole anti-Covid. En effet, contaminés par le coronavirus ou pas, les citoyens achètent les médicaments et les stockent, justifiant leur acte par le fait que s’ils tombent malades, ou si l’un des membres de leur famille contracte le virus,  ils ne seront pas en panne. Depuis quelques jours, les pharmacies de la capitale sont sous pression et des longues files se forment quotidiennement devant les officines. Certains médicaments sont même introuvables. En outre, on retrouve ces mêmes files devants les laboratoires. Malheureusement, si le masque est porté par tous, la distanciation sociale n’est absolument pas respectée. Les établissements de santé de proximité sont également submergés. À Ain Benian, à titre d’exemple, un des centres de proximité de santé a indiqué qu’à 9h du matin la liste comptait déjà plus de 30 patients, tous venus pour la même raison : «Ecoulement nasal, maux de tête, fatigue, éternuements, maux de gorge, température élevée, toux continue, une perte ou une modification de l’odorat ou du goût». Tous les symptômes du variant Omicron. Il est à rappeler que dans sa récente déclaration en date du 7 janvier dernier, le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) avait constaté «une hausse sensible» de la demande sur les médicaments administrés dans le traitement du Covid-19, dont des antibiotiques, le paracétamol et les antalgiques. «C’est un constat fait par beaucoup de pharmaciens qui nous signalent ces derniers temps une augmentation du nombre d’ordonnances des cas Covid au niveau des officines avec la hausse, ces dernières semaines, du nombre des contaminations», précise le président du Snapo, Dr Messaoud Belambri. S’agissant de la disponibilité de ces médicaments, il relève le manque constaté de certains fluidifiants sanguins et des anticoagulants, que ce soit «Lovenox» de Sanofi ou le «Varenox» des Laboratoires Frater-Razes. «On espère que la situation va s’améliorer avec l’entrée en production de la nouvelle unité d’El Tarf (en partenariat) avec les laboratoires Biothera», a-t-il dit. Questionné sur les principales causes de ces pénuries, Belambri a indiqué : «Nous déplorons certaines attitudes qui compliquent davantage la situation et mettent les pharmaciens d’officine dans la difficulté d’assumer leurs responsabilités et leurs missions», précisant que «beaucoup de gens qui ne sont pas malades sont en train de stocker ces produits vitaux chez eux. C’est un comportement irresponsable. De cette façon, nous allons priver les vrais malades de leurs traitements. Nos concitoyens qui vont tomber malades vont avoir des difficultés à trouver leurs médicaments». En outre, Belambri a appelé les citoyens à se faire vacciner, indiquant : «Il faut se faire vacciner. Le vaccin est le meilleur moyen de se protéger, d’autant qu’il est disponible et gratuit partout, que ce soit dans les officines ou au niveau des centres de soins», insiste-t-il. Le président du Snapo appelle aussi à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, ce qui contribue à diminuer les complications lors d’une atteinte par le coronavirus. «Il est prouvé que les personnes qui en sont vaccinées courent moins de risques et on aura donc moins de complications», assure-t-il.

Approvisionnement continu des officines : la mutualisation des moyens recommandée
L’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques a recommandé, au terme d’une séance de travail consacrée jeudi dernier à l’étude de la disponibilité des médicaments entrant dans le cadre du protocole thérapeutique Covid-19, la mutualisation des moyens et des efforts pour assurer un approvisionnement continu des officines réparties à travers le territoire national, a indiqué un communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique. «Les membres de l’Observatoire ont mis l’accent également sur certaines pratiques qui engendrent des pénuries des produits, notamment les pratiques illégales de rétention ou de ventes concomitantes sanctionnées par la législation et la réglementation en vigueur et le non-respect du protocole thérapeutique quant à la prescription et la dispensation des médicaments impliquant des phénomènes de rétention et du mésusage des traitements médicamenteux», a précisé la même source. «Informer le ministère de l’Industrie pharmaceutique de toute pratique illégale de spéculation, de rétention ou de ventes concomitantes, à travers la boite mail : requetemedic@miph.gov.dz», fait partie des recommandations de ces membres.
Thinhinane Khouchi

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