Devant l’augmentation du nombre des accidents de la route survenus au niveau national cette année, l’Association de prévention des accidents de la circulation a appelé à la révision du système de la sécurité routière, en durcissant les procédures d’obtention du permis de conduire et en introduisant et intensifiant des cours sur la sécurité routière dans les programmes éducatifs et les manuels scolaires.
Par Thinhinene Khouchi
«L’augmentation significative du nombre des accidents de la circulation, de 46 % par rapport à l’année précédente, avec une moyenne de 10 000 accidents, nous oblige à tirer, aujourd’hui, la sonnette d’alarme et à unir tous les efforts pour mettre fin à ce massacre routier», a indiqué, hier, le directeur du bureau d’Alger de l’Association de prévention des accidents de la circulation, Moussa Salah. En effet, s’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, l’invité de la Chaîne 1 n’a pas caché son inquiétude devant l’augmentation du phénomène des accidents de la route cette année, appelant à «une révision du système de la sécurité routière, en mettant à jour et en durcissant les conditions d’obtention du permis de conduire, et en incluant l’éducation routière dans les programmes des trois paliers éducatifs ou en intensifiant les cours sur la sécurité routière dans les manuels scolaires». L’interlocuteur a en outre indiqué que «les accidents de la route sont principalement causés par les titulaires des permis de conduire probatoires, ou permis de conduire de moins de deux ans, et les conducteurs de motocycles à hauteur de 35 %. C’est pourquoi, je propose de lever l’âge d’obtention du permis de conduire à 21 ans pour la catégorie B, et à 26 ans pour les poids lourds», insistant sur le fait que «la plupart des accidents sont causés par des jeunes entre 18 et 29 ans». Indiquant que son association a élaboré tout au long de l’année un programme de sensibilisation aux accidents de la circulation, Moussa Salah a également appelé à l’usage des nouvelles technologies en matière de sensibilisation des citoyens aux dangers des routes, assurant que «les méthodes traditionnelles de sensibilisation ne portent leurs fruits que rarement». Par ailleurs, il est à rappeler que la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Krikou, a relevé, samedi dernier, l’impératif de coordonner les efforts avec l’ensemble des acteurs sur le terrain, notamment la société civile, pour renforcer les opérations de sensibilisation afin de prévenir des handicaps liés aux accidents de la route. En effet, supervisant les travaux de la session extraordinaire du Comité consultatif de prévention du handicap lié aux accidents de la route, Mme Krikou a affirmé que les recommandations devant sanctionner cette rencontre viseraient essentiellement l’intensification des opérations de sensibilisation quant aux risques des accidents de la route et les moyens de prévention pour en réduire le degré de handicap. Il est attendu, à l’issue de cette session, de parvenir à un plan d’urgence que prendront en charge les directions de l’activité sociale en coordination avec l’ensemble des parties prenantes au sein des secteurs concernés et de la société civile, mais également d’organiser des journées portes ouvertes pour sensibiliser aux risques des accidents de la route, privant parfois l’être humain de son droit à la vie et à la santé. Les recommandations devront faire ressortir l’impératif de mener des enquêtes sur le terrain au sujet des handicaps encourus par les accidents de la circulation, et la nécessité de conjuguer les efforts avec les médias pour mieux faire connaître les risques des accidents, notamment le problème du handicap. De son côté, le secrétaire général du ministère des Transports, Mourad Khoukha, a indiqué que le phénomène des accidents de la route constituait «un véritable cauchemar du fait des pertes humaines et matérielles qu’ils engendrent, causant parfois des handicaps à vie». De même qu’il a exhorté les acteurs à «contribuer efficacement à résorber ce phénomène en exploitant les moyens nécessaires, pour ne citer que l’organisation de journées portes ouvertes dans ce sens». Les chiffres du département des Transports ont fait état de plus de 10 000 accidents de la route durant le premier semestre de l’année en cours, lesquels ont fait 1 300 morts et pas moins de 13 000 blessés.
T. K.