Les prix de nombreux produits alimentaires, fournitures scolaires, voitures et services n’arrêtent pas de grimper, au grand dam des Algériens qui ne savent plus où donner de la tête.
Par Thinhinane Khouchi
La survie devient de plus en plus chère en Algérie. Consultation médicale, fournitures scolaires, produits alimentaires, voitures… les prix sont de plus en plus choquants face à un salaire qui n’augmente pas. Cette situation irrite les Algériens qui ne savent plus quoi faire. Afin de constater cette cherté, un tour dans les différents espaces s’est imposé. En effet, au niveau des marchés, les prix des fruits, légumes et viandes sont de plus en plus élevés. Au niveau du marché Clauzel, la pomme de terre est proposée entre 90 et 100 DA le kilo. Les carottes, affichées il y a quelques jours à 70 DA, étaient proposées hier à 90 Da. Idem pour la courgette affichée 120 DA, la tomate à 110 DA le kilogramme, les poivrons 200 DA et les aubergines à 80 DA, les oignons à 70 DA. Les haricots verts étaient à hauteur de 200 DA. Même constat pour les fruits. Les pommes et les poires sont affichées à 350 DA et la majorité des commerçants affichent les bananes à 350 DA le kilo. Du côté des viandes, notamment le poulet, son prix ne bouge pas, il stagne entre 400 et 470 DA et l’escalope est proposée à 850 DA. Des chiffres qui dépassent tout entendement. Selon le propriétaire d’une boucherie à Clauzel, «la principale raison de cette hausse est l’épisode caniculaire qui fait suffoquer le monde depuis le début de l’été». Une saison, a expliqué le même locuteur, durant laquelle les boucheries-charcuteries subissent de grosses pertes. A son avis, cette situation pousse les éleveurs à gérer les prix librement. De son côté, le président de la Fédération algérienne des consommateurs, Zaki Hariz, s’est prononcé à ce sujet. Selon lui, la hausse des prix de la viande blanche revient à l’échec de l’Office national interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev) dans le processus d’approvisionnement. Il a indiqué à un média national que l’Algérie n’a pas sa propre race de poulet. «Nous ne consommons que celles étrangères», avait affirmé le président de la Fédération algérienne des consommateurs. La même cherté est constatée au niveau des étals des commerçants d’articles scolaires. En effet, à quelques jours de la rentrée, les parents font face à une nouvelle saignée, celle des achats du trousseau scolaire. La liste des articles scolaires émise par le ministère de l’Education nationale s’évalue entre 5 000 et
10 000 DA, sans compter le prix des livres, du cartable, du tablier et de la tenue de sport. A ce propos, Sofiane Louassa, de l’association Himayatec, avait déclaré sur une chaîne nationale que les prix de gros de certains articles scolaires ont grimpé de 150 %. Il avait donné comme exemple le cahier de 32 pages dont le prix de gros est passé de 18 DA à 28 DA (+55 %) et le cahier de 96 pages qui a vu son prix bondir de 32 DA à 80 DA (+150 %). Les prix des autres fournitures ne sont pas en reste. Ainsi, la rame de papier coûte désormais 900 DA, les trousses 420 DA, les tabliers de 1 500 DA à 2 500 DA… Par ailleurs, du côté des services, les prix ont également flambé. Les consultations médicales sont trop chères. En effet, dans le privé, une simple consultation peut aller jusqu’à
3 000 dinars. Le coût d’un bilan général se situe entre 6 000 et 7 000 dinars. Chez les dentistes, un simple plombage peut coûter entre 4 500 et 7 000 DA. Pour les Algériens, tout augmente sauf le salaire national minimum garanti (SNMG), qui demeure à 20 000 dinars.
Le marché des voitures d’occasion connaît une flambé sans précédent. En effet, les prix ont augmenté de près de 50 millions de centimes. A titre d’exemple, une Dacia de l’année 2013, qui se vendait il y a quelques mois 110 millions de centimes, est proposée aujourd’hui à plus de 160 millions. La petite Picanto, quant à elle, ne descend pas sous la barre des 130 millions de centimes. Cette hausse s’explique par plusieurs raisons : la fermeture, pendant une longue période, des usines d’assemblage implantées sur le territoire national, la faiblesse de l’offre des voitures sur le marché algérien, le blocage du dossier d’importation des véhicules neufs…
T. K.