Le tribunal d’Adrar a condamné, hier, cinq individus à 20 ans de prison ferme pour agression contre un groupe d’enseignantes, dans leur lieu de résidence. Cette affaire qui remonte au mois de mai dernier, avait choqué les Algériens et suscité un large élan de solidarité envers les institutrices. Suite à cet acte sauvage, la justice vient de sévir fermement contre les assaillants. En effet, selon des médias, les mis en cause ont été poursuivis pour constitution de «bande de malfaiteurs», «agression et vol avec préméditation» et «utilisation d’armes blanches». L’on apprend que les victimes étaient présentes à l’audience qui a duré plusieurs heures. Compte tenu de la gravité des faits, le parquet général a requis un durcissement des peines à l’encontre des individus impliqués dans cette ignoble agression. Pour rappel, cette agression sauvage s’est produite dans la nuit du lundi au mardi 18 mai 2021. Les assaillants, munis d’armes blanches, s’en sont pris aux enseignantes dans leur domicile collectif à Bordj Badji Mokhtar. Selon l’agence officielle APS qui citait la direction de l’éducation de wilaya, neuf enseignantes du primaire avaient été victimes d’une agression physique et du vol de leurs biens dans leur domicile collectif à Bordj Badji-Mokhtar, perpétrés par une bande de malfaiteurs.
Le lendemain, deux individus ont été arrêtés, avait indiqué le parquet général de la cour de justice d’Adrar dans un communiqué. Des dispositions légales et administratives ont été aussitôt prises pour la prise en charge psychologique et sanitaire des enseignantes, dont deux se trouvaient dans un état grave. Les syndicats de l’éducation
n’ont pas tardé à réagir en dénonçant «un acte barbare». Le ministre de l’Education de
l’époque, Mohamed Ouadjaout, avait, lui aussi, réagi en déclarant que «la justice suivra son cours» dans cette affaire, précisant que l’enseignant est «une ligne rouge». Il avait assuré que «tout individu impliqué dans l’agression infâme dont ont été victimes des enseignantes innocentes, aura la peine qu’il mérite». Le ministre avait tenu à affirmer sa «pleine solidarité avec ces enseignantes, victimes, de nuit dans leur lieu résidence, d’une agression infâme de la part d’individus dénués de tout sentiment humain». La gravité des faits était telle que même l’ancien Premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait exprimé sa colère. Il avait annoncé «le renforcement du gardiennage au niveau des résidences isolées et de punir tout acte ou atteinte à l’intégrité ou la quiétude de leurs résidentes».Avec cette lourde condamnation et les quelques mesures annoncées va-t-on voir les actes de violence contre les femmes, notamment travailleuses, baisser ? En Algérie, les agressions contre les femmes sont fréquentes. Malgré les pas franchis beaucoup reste à faire. Dans sa réaction à l’affaire des enseignantes de Bordj Badji Mokhtar, le Pr Mostefa Khiati, président de la Forem, cité par TSA, avait salué le courage de ces femmes. «Je considère que travailler dans cette région – même en ayant un double salaire ce qui n’est pas suffisant – dénote un engagement et un dévouement tout à fait exceptionnels, et j’allais dire un sacrifice de ces femmes».
Massi Salami