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jeudi 23 mars 2023

Armer l’Ukraine, oui, mais à condition qu’elle commence à l’emporter

Après les chars de combat, allemands pour la plupart, et en nombre sinon suffisant du moins non négligeable, qui désormais ne devraient pas trop tarder à faire leur apparition en territoire ukrainien, l’attention générale se porte sur les avions de chasse, américains quant à eux, que réclament les autorités de Kiev, et que selon toute apparence elles finiront aussi par obtenir. Cette dernière demande ukrainienne n’est pas encore satisfaite qu’il est déjà question d’un sous-marin auquel un chef militaire ukrainien aurait fait allusion, on dirait à toutes fins utiles. A bien y réfléchir, ce n’est pas en elle-même que cette suggestion est fantaisiste ou absurde, mais par rapport au fait que pour en arriver à armer l’Ukraine d’un sous-marin, il faudrait que la guerre soit déjà sortie de son cadre actuel, qu’elle soit déjà devenue une guerre entre l’Otan et la Russie, de sorte que l’Ukraine a déjà cessé d’être la seule force combattante dans son camp. En attendant que le conflit parvienne à ce stade, ce sont les avions, et les missiles de longue portée, tous deux longtemps refusés par les Américains, qui sont d’ores et déjà livrables. Théoriquement livrables, devrait-on ajouter, pas encore réellement livrés, car il y a toujours loin de la promesse faite à la promesse tenue.

C’est que dans le principe, les Occidentaux veulent bien accorder tout ce que demande Kiev, mais à une condition, qu’ils soient sûrs que les armes qu’ils leur donnent servent à quelque chose. Elles ne serviraient à rien si leur emploi ne changeait pas la donne sur le terrain, si peu que ce soit. Ces derniers temps, c’est la bataille de Bakhmout qui se trouve être l’épicentre de la guerre. Elle constitue un bon exemple de la façon dont à cet égard les choses à la fois se présentent et peuvent évoluer. Dans l’hypothèse où les chars, les avions et les missiles de longue portée, bien que tous fournis à temps, c’est-à-dire avant que le groupe Wagner n’ait pris entièrement le contrôle de la ville comme de ses environs immédiats, n’empêchent pas cette défaite ukrainienne de se produire, preuve sera faite par la même occasion que ce n’est pas seulement cette bataille précise mais la guerre dans son ensemble et dans sa forme actuelle qui est perdue. Cela ne veut pas dire pour autant que la guerre s’arrêtera dès lors, mais que si elle devait se poursuivre, ce serait sous une forme différente de celle qu’elle revêt depuis le début. Certes, ce n’est pas nécessairement l’issue de la bataille de Bakhmout, en train d’être remportée par les Russes, qui en décidera. Il n’est pas dit que cette bataille soit un tournant. Reste qu’une autre peut commencer après elle qui pour sa part pourra l’être, et d’abord parce que les armes offensives promises seront alors probablement déjà arrivées et utiliséespar les Ukrainiens. Pour l’heure, on ne sait encore avec certitude si la guerre est condamnée à conserver sa forme actuelle, et dans ce cas il est concevable qu’une grande offensive, russe ou ukrainienne, parvienne à la terminer pour l’essentiel, quand bien même les hostilités ne prendraient pas toutes fin d’un seul coup, ou si elle est susceptible d’en revêtir une autre, et dans ce cas de se transformer en une guerre plus générale. L’issue de la bataille de Bakhmout, à quelque moment qu’elle intervienne, qu’il soit tout proche ou plus lointain, n’en sera pas moins très instructive à cet égard.

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