Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réagi à la décision des 27 pays membres de l’Union européenne de plafonner les prix du gaz. L’Algérie ne soutient pas cette idée, a affirmé le ministre, car la mesure affecterait directement les investissements dans l’amont.
Par Meriem Benchaouia
Répondant à une question sur la décision de l’Union européenne (UE) relative au plafonnement des prix du gaz, lors d’une conférence de presse en marge de la 4e journée algéro-allemande de l’énergie, le ministre a indiqué que «l’Algérie ne soutient pas l’idée de plafonner les prix», ajoutant que «les marchés de l’énergie doivent rester libres pour pouvoir poursuivre les réalisations et les investissements dans l’amont». «Nous avons des accords avec nos partenaires en Europe pour leur fournir l’énergie, notamment le gaz naturel. L’Algérie est considérée comme un fournisseur fiable et sûr pour l’Europe et nous sommes parfaitement d’accord avec nos partenaires européens pour ce qui est des prix à long terme», a expliqué le ministre. Dans son allocution lors des travaux de cette manifestation, Mohamed Arkab a estimé que les investissements de grande envergure dans le domaine du gaz naturel à moyen et long terme requièrent une vision
«claire» sur l’évolution des marchés en Europe. «Il demeure probable que les industries pétrolières et gazières soient affectées par les changements des législations introduits par l’UE, notamment en ce qui concerne la neutralité carbone à l’horizon 2050 et les résolutions relatives au méthane, ainsi que les mesures unilatérales de l’UE, telles que le plafonnement des prix, qui déstabilisent les marchés», a précisé le ministre. Il a ajouté que «des marchés de gaz ouverts, transparents, sans restriction ni discrimination sont plus que nécessaires», en ce sens que, explique-t-il, «le développement des investissements repose sur des cadres juridiques transparents, non discriminatoires et soutenus par des politiques énergétiques, financières, et environnementales claires, aussi bien dans les pays consommateurs de gaz qu’au niveau des pays de transit». Les États membres de l’UE ont approuvé lundi, après un mois d’âpres négociations, un mécanisme temporaire pour plafonner les prix de gros du gaz, un accord qui permet de débloquer d’autres mesures d’urgence pour réaliser des achats groupés de gaz et doper les énergies renouvelables. Ce dispositif, adopté par les ministres européens de l’Énergie, vise à bloquer les transactions sur les marchés de gros au-delà d’un certain seuil, et empêcher ainsi toute envolée des cours qui se répercuterait sur les entreprises et les consommateurs. Assorti de strictes conditions, le dispositif doit entrer en vigueur le 15 février pour un an. Il s’enclenchera automatiquement dès que le prix du contrat mensuel (pour livraison le mois suivant) atteindra 180 euros/mégawatt-heure pendant trois jours consécutifs. Autre condition pour l’activation : un prix supérieur d’au moins 35 euros au prix international du gaz naturel liquéfié (GNL).
M. B.