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mardi 19 mars 2024

Arabie saoudite: Blinken à Ryad au deuxième jour de sa visite

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est arrivé hier à Ryad, au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite, après avoir personnellement abordé avec le prince héritier le délicat sujet des droits humains, sur fond d’alliances changeantes dans la région.

Par Rosa C.
La rencontre avec Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, s’est déroulée en pleine nuit au palais royal à Jeddah, sur la mer Rouge.
Très attendue, elle a permis d’avoir une «conversation ouverte et sincère» sur des questions bilatérales et régionales, selon un responsable américain.
M. Blinken a pu notamment aborder la question des droits de l’homme «d’une manière générale et concernant des problèmes spécifiques», a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat, sans donner plus de détails.
Les droits humains sont l’un des points de contentieux majeurs entre Washington et le royaume saoudien mais, pragmatiques, les responsables américains considèrent qu’ils doivent continuer à nouer des liens forts avec leur allié dont le rôle sur la scène internationale se fait de plus en plus marquant.
Washington se félicite notamment du rôle joué par Ryad dans l’évacuation de centaines de diplomates étrangers du Soudan, en guerre depuis le 15 avril, ainsi que pour tenter de parvenir à une paix durable au Yémen.
Dans la matinée, M. Blinken a rencontré à Jeddah les personnes impliquées dans l’aide aux évacués afin de les remercier, avant de partir pour la capitale saoudienne.
Il doit participer à une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le secrétariat général est à Ryad.
«Nous sommes confrontés à un certain nombre de crises accumulées dans la région, et cette réunion devrait être l’occasion (…) de définir comment les États-Unis peuvent y jouer un rôle positif en partenariat avec le Conseil», a estimé, mardi, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majid al-Ansari.
Aujourd’hui, toujours dans la capitale saoudienne, M. Blinken coprésidera avec son homologue saoudien, Fayçal ben Farhane, une réunion de la coalition des pays luttant contre le groupe jihadiste État islamique (EI), créée en 2014 et qui regroupe des dizaines de pays.
Les deux hommes devraient également se rencontrer en privé. La visite du secrétaire
d’État américain dans le royaume, près d’un an après celle du Président Joe Biden qui avait connu un succès mitigé, intervient à un moment clé dans la région avec un jeu d’alliances changeantes, dont le rapprochement historique entre l’Arabie saoudite et deux ennemis des États-Unis, l’Iran et la Syrie.
Hasard du calendrier ? La République islamique a rouvert mardi son ambassade en Arabie saoudite, après une rupture de sept ans, à peu près au moment où le chef de la diplomatie américaine foulait le sol saoudien.
Et le président syrien, Bachar al-Assad, se trouvait à Ryad il y a trois semaines environ pour sa réconciliation avec la Ligue arabe. Si Washington s’est dit opposé à cette réintégration, les responsables américains n’ont pu qu’en prendre acte.
L’autre grande problématique, c’est l’espoir que caressent les États-Unis d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, encore impensable il y a quelques années et qui constituerait un nouveau bouleversement dans la région.
Le secrétaire d’État américain a abordé le sujet lors de son entretien avec le prince héritier saoudien et tous deux ont convenu de «poursuivre le dialogue» à cet égard, a indiqué le responsable américain.
La veille de son départ pour le royaume, M. Blinken avait affirmé, dans un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC à Washington, que son pays avait «un vrai intérêt de sécurité nationale à promouvoir une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite».
R. C. 

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