La concrétisation de la zone industrielle de Souamaa (42 km au sud-est de Tizi Ouzou) est toujours confrontée à des oppositions de supposés propriétaires de parcelles de terrain situées sur son périmètre. En effet, dix ans après son inscription, la concrétisation de cet important site devant accueillir des investisseurs, bute sur l’opposition formulée par deux citoyens faisant valoir des documents attestant leur propriété sur 22 000 m² du périmètre de cette zone, revu à la baisse de 272 ha à 227 ha suite à cette partie défalquée après opposition des services du ministère de l’Agriculture pour haute potentialité agricole le long de l’oued Sébaou. L’administration conteste l’opposition des deux citoyens car ils revendiquent la propriété de la parcelle sur la base d’un jugement datant de 1895, ultérieurement au sénatus-consulte, avec une mention marginale «réserve» et considère l’ensemble de l’assiette devant accueillir la zone industrielle comme propriété exclusive de l’Etat. C’est ce qui ressort de la session de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) tenue hier et consacrée essentiellement à la situation de l’investissement à Tizi Ouzou. Le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, a saisi l’occasion pour appeler les élus à l’accompagner afin de lever les oppositions pour que la zone industrielle de Souamaa voit enfin le jour. De leur côté, les élus de l’APW proposent de maintenir les particuliers ayant réalisé des constructions sur le site, l’indemnisation de ceux présentant des actes ou des certificats de possession et la compensation des autres occupants recensés par le cadastre avant la date d’inscription du projet, par des parcelles de terrain égales à la surface déclarée. Face à la persistance du contentieux, la direction locale de l’industrie et des mines envisage de dégager une superficie homogène sans contraintes d’opposition et de nature juridique domaniale. La situation des autres zones industrielles et d’activités de la wilaya étaient au menu des débats entre élus et représentants de l’administration. A noter qu’à l’entame des travaux de la session ordinaire de l’APW de Tizi Ouzou, il a été procédé à l’adoption du budget primitif de 2023. Dans sa prise de parole à l’ouverture de la plénière, le président de l’APW, Mohammed Klalèche, a appelé à «la relance de l’ENIEM qui emploie 1 700 travailleurs, ainsi que celle d’autres entreprises publiques en difficulté», à l’instar de celles situées dans d’autres régions du pays.
Abordant le projet du budget primitif 2023 adopté, Klaleche le considère «très faible et très loin de la couverture de ses besoins de fonctionnement et d’équipement». Selon lui, «c’est parce que nous sommes très en retard dans l’investissement productif qui génère des richesses, des impôts et des emplois. C’est l’investissement productif public et privé qui constitue le moteur de la croissance, de l’emploi et du développement économique. Et c’est le développement économique qui est générateur de prospérité, de paix et de cohésion sociale et nationale». Le P/APW de Tizi Ouzou constate que «notre wilaya enregistre peut-être le taux le plus important d’émigration, surtout parmi les jeunes diplômés. Parce que nous enregistrons aussi le taux de chômage le plus important au niveau national».
Hamid Messir