Les habitués du Salon du livre de Boudjima sont heureux d’assister à la sixième édition de cet évènement. Ouvert jeudi au public, ce salon accueille plus d’une centaine d’auteurs et une trentaine d’éditeurs. L’organisation de cette 6e édition «est un défi déterminant pour la survie de cette manifestation», dira Smaïl Boukhroub, président de l’Assemblée populaire communale (APC) locale, organisatrice de l’évènement.
Par Adéla S.
«L’organisation du salon, lancée en 2014 à l’occasion de l’inauguration de la bibliothèque communale, a été suspendue durant les 2 dernières années pour cause du contexte politique et sanitaire qu’a connu le pays.
L’organisation de la 6e édition était un défi déterminant pour nous comme pour la survie de cette manifestation devenue un rendez-vous institué, après cette rupture», a-t-il souligné.
Le salon est placé cette année sous le thème «Citoyenneté active» pour «mettre en débat des thèmes d’actualité qui traversent la société, tels que la citoyenneté, le vivre ensemble et la tolérance, et permettre l’échange et le foisonnement d’idées durant ces 3 jours».
Des participants à ce salon, auteurs et éditeurs, qui ont déjà participé aux précédentes éditions, ont salué l’organisation de cette 6e édition et plaidé pour «une véritable politique de soutien et de promotion du livre».
Nadjib Stambouli, journaliste et écrivain, a relevé «un désintérêt pour le livre, résultat de plusieurs facteurs dont le coût du livre pour le lecteur», mais aussi «toute la problématique du support papier qui est un phénomène mondial», précise-t-il.
C’est pourquoi, «une réaction urgente du monde du livre, éditeurs et pouvoirs publics notamment, pour trouver des solutions est plus que nécessaire», dira-t-il en soulignant que «l’exemple de ce Salon de Boudjima est illustratif des initiatives encourageantes pour le livre».
Pour sa part, Leila Hamoutène, auteur de plusieurs livres didactiques pour enfants et de romans, a déploré «un marasme» qui caractérise le monde du livre qui est, avant tout, estime-t-elle, «une mise en rapport avec les autres».
«La société d’aujourd’hui n’a plus le même regard sur le livre qu’il y a 20 ans. Une frange importante de la société, en l’occurrence les jeunes, échappe à ce monde», constate-t-elle, préconisant «une intervention combinée des pouvoirs publics et des éditeurs pour la relance de l’intérêt à la lecture».
«Les pouvoirs publics, à travers non seulement le soutien aux éditeurs, peuvent intervenir à travers les établissements scolaires et les différentes collectivités locales pour promouvoir la culture du livre, quant aux éditeurs, ils doivent s’ouvrir sur le livre numérique qui est un support plus porteur aujourd’hui, auprès des jeunes notamment», a-t-elle souligné.
A. S.