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mardi 6 juin 2023

Après une année 2022 déjà très compliquée: Le FMI anticipe une année 2023 difficile pour l’économie mondiale

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, prévoit une année 2023 «plus difficile» pour l’économie mondiale, sur fond de ralentissement des principaux moteurs de la croissance mondiale.
«La nouvelle année sera plus difficile que celle que nous laissons derrière nous», a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva sur CBS. Et pour cause, «les trois principales économies – les États-Unis, l’Union européenne et la Chine – ralentissent toutes simultanément», a-t-elle précisé. Le FMI a abaissé en octobre sa prévision de croissance mondiale 2023 pour intégrer les tensions liées à la guerre en Ukraine, à l’inflation et à la remontée des taux d’intérêt, soulignant que la situation pourrait nettement se dégrader. L’institution financière prévoit une croissance de 2,7 % cette année. C’est déjà le niveau le plus faible depuis 2001 hors crise financière de 2008 et pandémie du Covid en 2020.

Inquiétude sur la Chine
Depuis, la Chine a abandonné sa politique «zéro Covid» et s’est lancée dans la réouverture de son économie, bien que les consommateurs chinois restent sur leurs gardes face à la recrudescence des cas de coronavirus. Le président Xi Jinping a appelé samedi, dans un discours du Nouvel an, à plus d’efforts et d’unité alors que la Chine entre dans une «nouvelle phase». Selon Kristalina Georgieva, qui s’est rendue en Chine pour le compte du FMI fin décembre, «pour la première fois en 40 ans, la croissance de la Chine en 2022 sera probablement égale ou inférieure à la croissance mondiale». Avec en prime, une flambée épidémique attendue dans les mois à venir qui risque d’affecter davantage l’économie chinoise cette année, a-t-elle ajouté. «J’étais en Chine la semaine dernière, dans une bulle dans une ville où il n’y (avait) pas de Covid», a-t-elle dit. «Mais cela ne va pas durer, une fois que les gens commenceront à voyager». Les deux prochains mois seront difficiles pour la Chine et l’impact sur la croissance chinoise, sur la région et sur la croissance mondiale sera négatif, estime Kristalina Georgieva.

Résilience de l’économie américaine
L’économie américaine, de son côté, se distingue et pourrait éviter la contraction qui risque d’affecter jusqu’à un tiers des économies mondiales, estime la directrice générale du FMI. «Les États-Unis sont les plus résilients», a-t-elle déclaré, et «ils pourraient éviter la récession. Nous pensons que le marché de l’emploi restera assez fort». Ce fait présente cependant un risque, car il peut entraver les progrès que la Réserve fédérale américaine (Fed) doit faire pour ramener l’inflation américaine à son niveau cible de 2 %. «C’est (…) une bénédiction mitigée parce que si le marché du travail est très fort, la Fed pourrait devoir maintenir les taux d’intérêt plus serrés pendant plus longtemps pour faire baisser l’inflation», a dit Kristalina Georgieva. La Fed a augmenté en décembre son taux directeur d’un demi-point à 4,50 % et fait part de nouvelles projections économiques qui impliqueront au moins des hausses de taux supplémentaires de 75 points de base en 2023. Le marché de l’emploi américain sera au centre des préoccupations des responsables de la Fed, qui aimeraient voir la demande de main-d’œuvre se relâcher afin d’atténuer les pressions sur les prix.

Prévisions pessimistes pour toutes les institutions internationales
La première semaine de la nouvelle année sera marquée par une série de données clés sur le front de l’emploi, notamment le rapport mensuel sur les emplois non agricoles vendredi. Les analystes anticipent pour décembre la création de 200 000 emplois supplémentaires et un taux de chômage stable à 3,7 %, au plus bas depuis les années 1960. Les déclarations pessimistes de la directrice général du FMI s’alignent avec les prévisions des autres institutions économiques internationales. Banque mondiale, OCDE, ONU, OMC : toutes ont abaissé leurs prévisions de croissances ces derniers mois. L’OCDE table désormais sur une croissance de 2,2 % cette année. Pour la Banque mondiale, le PIB est attendu à 1,9 %. Certains sont encore plus pessimistes : l’agence de notation Fitch Ratings prévoit de son côté une croissance du PIB de seulement
1,4 % l’année prochaine.
Meriem B.

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