18.9 C
Alger
lundi 5 juin 2023

Après un stress hydrique pesant: La pluie est enfin de retour

L’Algérie subit depuis quelque temps un véritable stress hydrique et une course contre la montre est engagée face à la sécheresse qui pénalise citoyens, entreprises, agriculteurs, éleveurs et fermiers. Des sites de prévisions météorologiques apportent une lueur d’espoir en annonçant le retour en force de la pluie.

Par Thinhinane Khouchi

Depuis quelques mois, la pluie se fait désirer dans plusieurs wilayas du pays, notamment les régions agricoles qui sont les plus pénalisées par cette sécheresse. Les responsables de différents secteurs ont alerté contre ce stresse hydrique pesant. En effet, le mois d’avril et le début du mois de mai sont passés quasiment sans pluie sur tout le territoire national. L’incidence sur la saison agricole, le taux de remplissage des barrages et la reconstitution des eaux souterraines est indéniable. Afin de demander de la pluie, les mosquées de toute l’Algérie ont accompli plusieurs salât al-istisqâ ou «prière de demande de la pluie». Heureusement, ce mois de mai risque de mettre fin à cette sécheresse. En effet, plusieurs sites de prévisions météorologiques algériens ainsi que l’Office national de la météorologie annoncent que des pluies, parfois sous forme d’averses orageuses, accompagnées de chutes de grêle par endroits avec rafales de vent sous orages, affecteront plusieurs willayas de l’ouest et du sud-ouest du pays à partir de mercredi (hier). Le bulletin météorologique spécial émis par l’Office national de la météorologie annonce que les wilayas concernées et placées en vigilance orange sont Béchar, Naâma, El Bayadh, Laghouat, Djelfa, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Saida, Tiaret et Tissemsilt. Selon le BMS, «les quantités de pluie sont estimées entre 20 et 40 mm». Dans un autre BMS, l’Office national de la météorologie a indiqué hier que «des pluies, parfois sous forme d’averses orageuses, accompagnées de chutes de grêle par endroits, affecteront plusieurs willayas du Centre et de l’Est du pays jusqu’à aujourd’hui dans la matinée». Ce BMS concerne les wilayas de M’sila, Ain Defla, Médéa, Tipaza, Blida, Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaia, Jijel, Bouira, Bordj Bou Arréridj et Sétif, où les quantités de pluie attendues sont estimées entre 20 et 40 mm, pouvant atteindre ou dépasser localement 50 mm d’hier à 21h00 à aujourd’hui 09h00. Ces wilayas sont également placées en vigilance orange. Pour le site Dz.Météo.com la semaine prochaine, plusieurs wilayas seront affectées par des vents forts, des orages et des pluies. La capitale connaîtra une semaine plutôt nuageuse, des vents devenant forts et des pluies importantes, indique le site «The wheather channel Dz». Il est à noter que ces pluies sont attendues depuis un moment. En effet, une sécheresse a pénalisé plusieurs secteurs, notamment l’agriculture. Le gouvernement a pris des mesures afin de faire face au déficit pluviométrique subi durant les dernières années et qui impacte sérieusement l’agriculture et les approvisionnements en eau potable des populations. A ce propos, il est à noter que «les 80 barrages du pays n’ont été remplis en moyenne qu’à 30 %», ce qui est très inquiétant. Dans plusieurs régions du nord du pays, particulièrement les zones connues pour leur production de blé et de céréale, les agriculteurs alertent sur la menace qui pèse sur les récoltes. Devant cette situation, selon les deux ministères de l’Hydraulique et de l’Agriculture, des mesures d’urgence ont été adoptées en faveur des agriculteurs, «notamment à travers le recours à l’irrigation d’appoint et le forage de puits, avec l’utilisation des systèmes d’irrigation économes d’eau qui permettent d’économiser jusqu’à 70 % de cette ressource hydrique et d’obtenir de meilleurs résultats». La menace pèse aussi sur l’alimentation en eau potable des populations. Le gouvernement tente d’anticiper avant l’arrivée de l’été en mettant en place, selon le ministre de l’Hydraulique, «un programme d’urgence d’approvisionnement en eau potable, comprenant des mesures pour pallier le stress hydrique au niveau de 19 wilayas les plus impactées par le déficit pluviométrique». Le programme vise également, selon le gouvernement, «à garantir la sécurité hydrique sur les court et moyen terme». L’Algérie connaît, selon le Professeur Ahmed Kettab, expert et consultant international en matière de gestion de l’eau, une diminution des précipitations de l’ordre de 30 % ces 20 dernières années. «Les études ont été faites. Depuis pratiquement 20 ans, on est en situation de sécheresse. A l’Ouest, les précipitations ont diminué de 25 à 30 %. En 2022 et 2023, c’est de l’ordre de 40 %. Au Centre, un peu moins de 30 %, et à l’Est, encore un peu moins. Globalement en Algérie, ces 20 dernières années, les précipitations ont diminué de 30 %», a-t-il déclaré en janvier dernier sur les ondes de la radio publique.
T. K.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img