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mardi 30 mai 2023

Après sa restructuration: L’Agence nationale du médicament, un nouveau souffle pour le secteur

Censée être un outil de souveraineté nationale, l’Agence nationale du médicament a longtemps accusé un immense retard sur le calendrier national et souffrait de plusieurs obstacles. «On a maintenant une Agence qui est opérationnelle et effective tant bien que mal», indique son DG, Pr Kamel Mansouri, sans pour autant omettre de dire qu’«il reste, toutefois, beaucoup de choses à faire pour son développement».
Beaucoup d’encre a coulé concernant cette Agence, qui a été installée près d’une dizaine d’années après sa création en 2008. Dépourvue de tous les moyens dignes d’une agence de médicament, elle n’est devenue fonctionnelle qu’en juillet de l’année en cours. «L’Agence est maintenant de plein statut spécifique, comme notifié dans les textes – donc elle n’est plus une EPA – qui ont mis fin à une ambiguïté de statut car on n’avait pas de contrôle, de même pour le personnel qui était celui de l’ex-Laboratoire national central (LNC) ainsi que le manque du budget», fait savoir son directeur général, Pr Kamel Mansouri. Ces insuffisances n’ont pas aidé à installer l’Agence jusqu’en juillet 2020 et le LNC n’a été dissous qu’à cette date par décret présidentiel. Invité de la rédaction de la Chaine 3, le DG de l’Agence de médicaments souligne qu’«on a de la chance, car les bonnes pratiques existent déjà, encore faut-il les réadapter à notre environnement, au niveau national, pour s’assurer de mettre sur le marché des médicaments répondant aux standards internationaux en matière de qualité, d’efficacité et de sécurité». «On estime être dans un secteur fortement réglementé qui obéit à de bonnes pratiques depuis la fabrication jusqu’à la dispensation», précise le Pr Mansouri.
Selon lui, il existe plusieurs procédés à mettre en route pour le développement de son Agence, dont les axes de formation, sa restructuration, des compétences à pourvoir, des niveaux d’expertise à acquérir, etc. Une fois installée, l’Agence a pu, concrètement, nommer son personnel et acquérir son budget conséquemment avec la revalorisation des salaires et payement des arriérés. Elle elle a pu disposer de locaux bien aménagés pour recevoir les opérateurs et après quoi elle a commencé à accomplir la mission qui est la sienne. Parmi les missions qui lui on été conférées, le Pr Mansouri présente l’Agence qu’il dirige, tel un instrument de souveraineté nationale chargé notamment d’assurer l’homologation de tout ce qui relève du pharmaceutique en général et qui veille à mettre une politique nationale du médicament dont l’aspect financier, à savoir la réduction de la facture des importations médicamenteuses. Et pour réduire la balance importation-exportation, l’on se doit de respecter le rapport qualité de production selon les standards internationaux, précise-t-il. Pour ce qui est de la régulation du marché du médicament, l’Agence contribue, selon son directeur, indirectement par le processus d’enregistrement ou d’homologation. Il explique qu’«en cas de besoin d’un médicament sur le marché, on est obligé de l’enregistrer et parfois dans des conditions particulières, quand le médicament est indiqué en urgence, là on est obligé d’activer le processus de production sur demande des instances qui transmettent la demande des prescripteurs selon les normes standards internationales». Concernant l’impératif du passage du genre chimique au bio-thérapeutique et à l’optique de réduire la facture médicamenteuse de 400 000 dollars à l’horizon décembre 2020, l’intervenant explique que l’Agence a du pain sur la planche car elle est interpellée par des priorités. «Etant donné que la sphère du médicament a connu des révolutions à
l’échelle mondiale, notre challenge est de passer du médicament chimique au médicament bio-thérapeutique (qui est un genre complexe). Donc l’objectif est d’assurer le passage de cette catégorie de médicament en procédant par l’évaluation, son contrôle et la promotion de sa production nationale», a-t-il souligné en substance.
Cette catégorie de bio-médicaments indiqués par exemple en hématologie, en oncologie, les maladies orphelines, les dérivés sanguins, les anticoagulants coûtent le plus au budget de l’Etat, souligne-t-il. Ces médicaments, a-t-il rappelé, sont essentiellement des médicaments spécifiques destinés aux hôpitaux et il faut encourager les opérateurs nationaux privés installés en Algérie qui auront la charge de réduire cette facture et permettront d’honorer les besoins de la Pharmacie centrale algérienne (PCA), chargée à son tour d’approvisionner les centres hospitaliers et établissements hospitaliers universitaires (EHU).

Louiza Ait Ramdane

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