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samedi 20 avril 2024

Après avoir placé l’Algérie sur la liste des utilisateurs de Pegasus: RSF se rétracte

Peu de temps après la procédure judiciaire engagée par l’Algérie, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) s’est rétractée en publiant vendredi un erratum pour se dédire, à propos des indues accusations portées contre l’Algérie sur une prétendue utilisation du logiciel israélien Pegasus à des fins d’espionnage. «Dans un premier temps, nous avons fait figurer l’Algérie dans la liste des pays clients de NSO. Cette erreur, que nous regrettons, a été corrigée», peut- on lire dans cet erratum. L’Algérie a porté plainte vendredi pour «diffamation» auprès de la justice française contre l’ONG Reporters sans frontières (RSF), après les accusations infondées de cette ONG qui est revenue sur ses affirmations. La plainte déposée par Alger vise des déclarations de RSF publiées le 19 juillet sur son site, a affirmé l’ambassade d’Algérie en France. Dans ces déclarations, RSF affirmait que «l’Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel Pegasus» et que le pays «l’utiliserait pour espionner d’autres parties». «Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l’Algérie», a accusé l’ambassade d’Algérie en France, soulignant que l’Algérie «dément formellement ces accusations». L’Algérie «ne dispose aucunement de ce logiciel et n’a jamais eu à l’utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit, avec les parties détenant cette technologie à des fins d’espionnage», conclut-elle. Le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, avait répondu en avril 2020 à RSF qui avait publié un rapport sur la liberté de la presse en Algérie. Le ministre a indiqué que l’Etat soutient «puissamment» la liberté de la presse qui n’a de limite que celle de l’éthique et du droit. «RSF dont nombre d’adhérents forcent le respect pour leur engagement sincère et désintéressé pour la défense de la liberté de la presse. Cette même organisation de Reporters sans frontières qui ne défend pas avec la même énergie et avec la même constance d’autres journalistes respectables dans d’autres pays, notamment arabes ou africains, alors même qu’ils sont bâillonnés et réellement harcelés», avait indiqué le communiqué du ministre. «On sait que RSF, bien que ce soit une ONG, est un élément de la chaîne d’expression du soft power français à travers le monde», a-t-il ajouté, soulignant que l’ONG «bénéficie du soutien, sous une forme ou sous une autre, de l’AFD, l’Agence française de développement, de TV5 et de TV5 Monde, chaînes de l’Audiovisuel extérieur français, de Radio France, de la Fondation de France, de l’entreprise publique EDF, du ministère de la Culture, du Conseil de l’Europe, de l’Instrument européen pour la démocratie et des droits de l’Homme (IEDDH) et, aux Etats- Unis, de la Fondation Ford, de l’American Express et, surtout, de la NED, la fameuse National endowment for democracy, le cheval de Troie par excellence des révolutions colorées dans le monde, Maghreb et monde arabe en première ligne». Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO – la société israélienne ayant conçu Pegasus – pour être potentiellement surveillés, et l’ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche. La liste des cibles potentielles comprend les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise, d’après l’analyse du consortium – qui en a localisé beaucoup au Maroc.
Meriem Benchaouia

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