La crise migratoire à la frontière de la Pologne devient aujourd’hui une crise internationale avec les grandes puissances du G7 appelant jeudi le Bélarus à mettre fin « immédiatement » à la situation en cours aux frontières de l’Union Européenne (UE), accusant Minsk de chercher à « détourner l’attention » des violations du droit international et des droits de la personne. Dans un communiqué, les chefs de la diplomatie du Royaume-Uni (qui occupe la présidence tournante du G7), du Canada, de France, des États-Unis, d’Allemagne, d’Italie, du Japon et de l’Union européenne condamnent l’orchestration par le régime bélarusse de l’immigration illégale à travers ses frontières. « Nous demandons au régime de cesser immédiatement sa campagne agressive et d’exploitation afin d’éviter de nouvelles morts et de nouvelles souffrances », déclarent-ils. « Les actes du régime bélarusse constituent une tentative de détourner l’attention de son mépris permanent pour le droit international, les libertés fondamentales et les droits humains, y compris ceux de son propre peuple. » Les pays du G7 demandent à Minsk d’accorder aux organisations internationales un accès immédiat et sans entrave pour livrer de l’aide humanitaire. Ils expriment leur solidarité avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie victimes, selon eux, d’un usage provocateur de l’immigration illégale. Quelques milliers de migrants, originaires principalement du Moyen-Orient, campent depuis des jours le long de la frontière polonaise, du côté du Bélarus, dans l’espoir de pouvoir entrer dans l’UE. L’Occident accuse Minsk d’avoir orchestré depuis l’été cet afflux, en réponse à des sanctions occidentales contre le Bélarus après la répression en 2020 d’un mouvement d’opposition historique. Varsovie, ainsi que les deux autres voisins européens du Bélarus, la Lituanie et la Lettonie, refusent d’accueillir ces milliers de migrants. Les forces de sécurité polonaises ont arrêté une centaine de migrants alors qu’ils tentaient de franchir la frontière avec le Bélarus dans la nuit de mercredi à jeudi, a annoncé le ministère polonais de la Défense. Un groupe d’environ cent migrants a été arrêté par les services polonais, a indiqué le ministère, accusant les Bélarusses d’avoir forcé les migrants à jeter des pierres sur les soldats polonais afin de détourner leur attention. Environ 7000 migrants se trouvent actuellement au Bélarus, dont quelque 2000 à la frontière avec la Pologne, a affirmé jeudi la présidence du Bélarus. La porte-parole de la présidence Natalia Eïsmont a affirmé que Minsk allait œuvrer au rapatriement de 5000 migrants, assurant que la chancelière allemande Angela Merkel allait négocier avec l’Union Européenne un corridor humanitaire pour évacuer les 2000 restants en Allemagne, une affirmation que Berlin n’avait pas commentée dans l’immédiat. Ainsi, il semblerait qu’Angela Merkel joue une fois encore les sauveurs en imposant à sa population des migrants qui ont parfois beaucoup de mal à s’adapter au mode de vie allemand et qui causent, pour certains d’entre eux, depuis des années de nombreux troubles dans le pays. Reste à voir si d’autres pays européens se sentiront obligés de lui emboiter le pas, comme en 2015, et accueilleront à leur tour les migrants que le Bélarus importe par milliers.