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lundi 27 mars 2023

Animosité

Si l’on avait imaginé que Marine Le Pen et Éric Zemmour auraient eu pour cibles principales Emmanuel Macron et les candidats de gauche, c’est au contraire entre eux que l’on retrouve la plus forte animosité avec des critiques continuelles lancées l’un à l’autre. Cette semaine, l’équipe de la candidate du RN dénonce la programmation d’un meeting d’Éric Zemmour le même jour qu’un grand rassemblement de Marine Le Pen. Le 5 février devait être, selon son équipe de campagne, l’un des grands jours de Marine Le Pen : un «meeting de lancement», la convention présidentielle de la candidate RN, au Parc des expositions de Reims devant plusieurs milliers de spectateurs. L’événement devait initialement se tenir le 15 janvier, mais la dégradation sanitaire n’a pas laissé d’autre choix qu’un report de trois semaines. Si ce «meeting de lancement» aura bien lieu, la portée de son discours pourrait bien être éclipsée par son concurrent direct à la droite de la droite, Éric Zemmour, qui annonce également la tenue d’un grand meeting. Là où la candidate du RN espère rassembler 3 000 spectateurs, Éric Zemmour en attend le double. Les proches de Marine Le Pen s’insurgent et dénoncent «une provocation minable et grotesque». «Son obsession à nous imiter démontre une chose : il est obsédé par la candidature de Marine Le Pen, et roule donc pour Valérie Pécresse et le système puisqu’avec ce type de mesquinerie, il dévoile sa volonté d’affaiblir le camp national, estime un membre du QG de Marine Le Pen. C’est peut-être parce qu’aujourd’hui il est à 11 % qu’il cherche à copier Marine Le Pen ?» La colère monte, d’autant qu’Éric Zemmour vient de se rendre aux Sables-d’Olonne, étape prévue dans la campagne de la candidate, qui finira par se raviser en déplorant une «mesquinerie de campagne qui relève d’une certaine forme d’état d’esprit». «Quand Marine Le Pen est allée chez Orban après nous, ou à Alençon après Drancy, nous n’avons rien dit. Pourtant, ça ressemblait à une course-poursuite», rétorque Stanislas Rigault, président de Génération Z. Jean Messiha, transfuge du RN, ajoute que «Marine Le Pen a totalement réorienté sa campagne dès l’entrée dans la course d’Éric Zemmour». «Jusqu’alors, estime-t-il, c’était la stratégie de chiraquisation qui n’est autre qu’un renoncement à tous les marqueurs politiques du RN. Elle a dit oui à l’UE, oui à Schengen, oui à la CEDH. Si Zemmour n’était pas arrivé, elle serait en train de dire que l’immigration est une chance pour la France». La bataille risque ainsi d’être encore longue et rude entre les deux candidats classés à l’extrême-droite qui sont souvent au coude à coude dans les sondages et qui espèrent tous deux créer la surprise le soir du 10 avril prochain. Reste à voir lequel des deux les électeurs choisiront de plébisciter dans trois mois, et surtout si l’un d’eux réussira d’ici là à créer une dynamique qui poussera l’autre à se désister en sa faveur. Mais au vu de l’aversion que ressentent les deux candidats l’un pour l’autre, l’on imagine difficilement une alliance qui pourrait propulser pourtant le candidat restant au second tour de la présidentielle.

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