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vendredi 31 mars 2023

Ammar Belhimer à propos du dossier mémoriel «Le règlement global, une position de principe»

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a réitéré l’attachement de l’Algérie à la demande d’un règlement global du dossier mémoriel relatif à la reconnaissance définitive, par la France, de ses crimes contre le peuple algérien.

Par Louisa Ait Ramdane

Dans un message rendu public, alors que l’Algérie indépendante commémore pour la première fois la Journée de la mémoire, coïncidant avec les massacres du 8 mai 1945, Belhimer a souligné que les efforts de l’Algérie en ce sens «commencent à payer».
Ce règlement est basé, a déclaré Belhimer, sur «la reconnaissance officielle, définitive et complète par la France de ses crimes que Macron lui-même a décrits comme des crimes contre l’humanité et la présentation d’excuses et une juste compensation pour ces crimes».
Le règlement global et définitif, tel qu’entendu, souhaité et revendiqué par Alger, comprend comme de juste la décontamination et la prise en charge des sites où ont été réalisées des expériences nucléaires.
La France est également astreinte de remettre à Alger des cartes d’enfouissement des déchets de ces explosions considérées par des experts et des historiens algériens et français parmi les pires crimes commis en Algérie. «Nous sommes conscients que les lobbies hostiles à l’Algérie, en France et ailleurs, continueront à faire pression par tous les moyens pour entraver le processus du dossier mémoriel, mais nous resterons attachés à notre position de principe sur ce dossier qui fait l’unanimité auprès de la nation algérienne tout entière : citoyens, officiels, historiens, experts, organisations de la société civile et médias, …», a déclaré le ministre de la Communication.
Il a également affirmé que les efforts consentis, dans ce sens, traduisent «la volonté politique fondée sur la préservation de
l’unité de la nation», rappelant la déclaration du président de la République dans laquelle il avait souligné que «notre Histoire demeurera toujours au premier plan des préoccupations de l’Algérie nouvelle et sa jeunesse, une histoire que nous ne saurions, en aucun cas, omettre dans nos relations étrangères».
A cet effet, il a cité des acquis certes modestes réalisés par l’Algérie, mais d’une grande valeur morale, à l’instar de la récupération des crânes des héros de la Résistance nationale, la levée du secret sur les archives classifiées de plus de 50 ans et la reconnaissance par la France de la torture et de l’assassinat de symboles de la guerre de Libération nationale.
Dans ce contexte, Belhimer a souligné que le slogan «la mémoire rejette l’oubli», retenu pour la célébration de cette occasion, résume la position ferme de l’Algérie en demandant à la France d’assumer pleinement ses responsabilités dans les crimes qui avaient fait des millions de victimes durant 132 ans de colonialisme barbare.
Le choix de Sétif pour abriter les festivités officielles revêt une «profonde symbolique, en ce sens qu’il s’agit de la ville qui était le théâtre des massacres du 8 mai 1945, un génocide perpétré par l’armée d’occupation française contre des Algériens sortis manifester pacifiquement pour revendiquer leur droit légitime à la liberté et l’indépendance», a poursuivi Belhimer dans son message. Et d’enchaîner pour dire que «la Journée nationale de la Mémoire, riche en hauts faits et en évènements, se veut un hommage à l’ère de la résistance populaire, du mouvement national et de la guerre de Libération, et une halte pour les nouvelles générations de renouer avec le glorieux passé de leur pays, les sacrifices et les épopées de leurs aïeux qui constituent désormais des exemples à suivre de par le monde».
De ce point de vue, «l’institution par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en 2020 de la Journée nationale de la Mémoire, en reconnaissance des grands sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945 et après le déclenchement de guerre de Libération du 1er novembre 1954 n’est qu’une petite partie du devoir de fidélité au serment des vaillants chouhada et moudjahidine», a ajouté Belhimer.
Pour toutes ces considérations, «la génération d’aujourd’hui qui a fait montre, à maintes occasions, de sens élevé de conscience et de patriotisme, doit préserver ce serment en sauvegardant la mémoire et en s’unissant autour de l’Algérie une et unifiée qui se dirige vers l’instauration d’une nouvelle ère de développement et de justice tout en s’attachant à ses droits et intérêts matériels et moraux, notamment ceux relatifs à un glorieux pan de la lutte de notre nation», a-t-il souligné. «La nation qui sauvegarde son histoire ne fait que préserver son existence et consolider sa capacité de maturation de la prise de conscience populaire, face aux manœuvres des courants et lobbies racistes de l’autre rive de la Méditerranée, dont le temps s’est sclérosé à une époque révolue, à jamais, grâce à la volonté du peuple», a conclu le porte-parole du gouvernement.
L. A. R.

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