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jeudi 30 mars 2023

Ambition

Si François Bayrou a passé son tour lors des deux dernières élections présidentielles, préférant se rallier à Emmanuel Macron, l’autre candidat centriste de l’échiquier politique, il semblerait que l’idée de se présenter une fois encore devant les Français n’ait pas totalement quitté son esprit, même s’il semble répondre tout et son contraire lorsqu’on lui pose la question concernant la présidentielle de 2027. En effet, lors d’un entretien dimanche dernier, le patron du MoDem s’était dit «toujours prêt», et n’avait pas fermé la porte à une candidature à la prochaine course à l’Élysée, constatant que «la France va mal» alors «qu’elle pourrait aller très bien». «J’ai toujours été prêt», a fait valoir Bayrou sur Radio J, rappelant «avoir déjà été candidat trois fois» en 2002, 2007 et 2012, avant de faire alliance en 2017 et 2022 avec Emmanuel Macron. «Je suis un citoyen de plein exercice. Et est-ce que j’ai jamais renoncé à exercer cette citoyenneté ? Non», a-t-il ajouté. «Je crois que la France va mal et je crois qu’elle pourrait aller très bien. Et donc je ferai tout ce que je peux dans toutes les échéances et toutes les fonctions nécessaires», a insisté Bayrou. L’actuel Haut-Commissaire au Plan âgé de 71 ans ayant accumulé quarante ans d’expérience en politique espère-t-il peut-être être, considéré par les marconistes comme un candidat crédible pour succéder au président actuel qui ne peut briguer de troisième mandat. «Ça peut tout à fait arriver mais ce n’est pas cela la question», a-t-il répondu. «Ce que je vois venir est, par sa gravité, tel que ça devrait mobiliser toutes les forces disponibles, toutes les intelligences disponibles et toutes les volontés disponibles. C’est de ce côté-là que je suis», a-t-il poursuivi. «Je suis de cette mobilisation, de ce réarmement moral dont la France a le plus grandement besoin», a martelé Bayrou. Toutefois, quelques heures après son entretien, Bayrou a qualifié dans un tweet de «complètement déplacée et ridicule l’affirmation selon laquelle il s’intéresserait aux élections de 2027», mettant en exergue l’incertitude de l’avenir face aux crises multiples. Inquiet du contexte géopolitique, économique et social, le maire de Pau a aussi mis en doute la tenue des élections en 2027. «On n’en sait rien. On ne sait pas ce qu’il peut se passer», a-t-il déclaré, évoquant «l’incroyable difficulté des temps». «Si vous pensez qu’un zozo quelconque peut dire 5 ans à l’avance ce qui va se passer, alors vous ne vous trompez pas, tout ça c’est des charlatans», a-t-il asséné. Reste que François Bayrou a sans doute regretté avoir rejoint Macron en 2017 pour une prestigieuse position de ministre de la Justice dont il a dû démissionner à peine un mois après sa nomination, suite à des révélations d’emplois fictifs dont le MoDem se serait rendu coupable. Aujourd’hui, Emmanuel Macron n’a pas de successeur crédible et François Bayrou estime probablement qu’alors que le centre n’a jamais été aussi plébiscité, il a une opportunité de mobiliser l’électorat du jeune président derrière lui en 2027.

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