La droite française a bel et bien ce dimanche confirmé la mobilisation de ses électeurs lors du second tour des élections régionales et départementales. En effet, démobilisée et affaiblie depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017, la droite que l’on croyait en phase de disparition, a prouvé que ses électeurs ne l’avaient pas oubliée. Pour le patron des Républicains, Christian Jacob, la droite est désormais «la seule force d’alternance». De son côté, sitôt les résultats publiés et sa victoire annoncée, Xavier Bertrand, facile vainqueur dans les Hauts-de-France, et seul candidat de droite à s’être officiellement déclaré pour la course à l’Élysée de 2022, a fait une déclaration de victoire qui ressemblait davantage à un lancement de campagne qu’à un simple discours de remerciement à ses électeurs. «Ce résultat me donne la force d’aller à la rencontre de tous les Français», a affirmé Xavier Bertrand dans son fief de Saint-Quentin. Dans une première déclinaison de son programme de «redressement» de la France, il a listé en «préalable» le «rétablissement de l’ordre face à une insécurité qui mine la République». «Mon objectif c’est que le travail paye à nouveau, qu’on puisse en vivre dignement, pour élever ses enfants». «Ma priorité ce sont les classes moyennes et les catégories populaires», a ajouté celui qui se présente comme un «gaulliste social», se prévalant d’un «nouveau projet de société pour mieux vivre partout», celui de la «République des territoires». L’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy ne s’y trompe pas. Ces élections régionales ont montré que la droite, malgré une abstention record, bénéficiait toujours d’un ancrage territorial conséquent. «C’est une formidable victoire pour nous, un effondrement pour le RN [Rassemblement National] et une humiliation pour LREM [La République En Marche]», a réagi le président des Républicains (LR), Christian Jacob. «On a gagné très largement les municipales, on a gagné les sénatoriales, les législatives partielles, les départementales, les régionales : on est aujourd’hui clairement la seule force d’alternance», a-t-il ajouté. De nombreux ténors de LR sont allés dans le même sens dimanche soir, n’hésitant pas à voir dans les résultats de ces élections régionales le retour au premier plan de leur famille politique. Emmanuel Macron, qui comptait certainement en cas de candidature de sa part pour 2022 sur le siphonage des voix de droite pour battre Marine Le Pen notamment, devrait ainsi commencer à envisager une nouvelle stratégie, car tous les sondages annonçant depuis une année le duel Macron-Le Pen pourraient finalement être erronés que ceux des régionales qui donnaient le RN en tête dans plusieurs régions. Ainsi, plutôt qu’un duel RN-LREM pour la présidentielle, les électeurs de droite, s’ils se mobilisent encore en avril prochain, pourraient propulser leur candidat au second tour et même à l’Élysée, loin devant les autres candidats qui semblent incapables désormais de motiver leur électorat.