Paradoxe. Le choix des bacheliers issus des sciences techniques, expérimentales et mathématiques, est de plus en plus porté sur les filières sociales à l’université. Une tendance de plus en plus remarquable ces derniers temps, a regretté le directeur de la planification et de la prospective au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESR), Yacine Belarbi, sur les ondes de la Radio nationale,
Alors que 45 % seulement des bacheliers viennent des filières lettres, philosophie, langues étrangères et gestion, contre 55 % ayant obtenu un baccalauréat dans les filières scientifiques et techniques, plus de 60 % des nouveaux étudiants choisissent les sciences sociales, humaines et les langues étrangères. «On se rend compte que 21,66 % des bacheliers issus des sciences techniques, expérimentales et mathématiques, demandent de leur plein gré d’aller vers des filières sociales», a-t-il précisé.
Lors de son passage à l’émission «Invité de la rédaction de la Chaîne 3, le représentant du ministère de l’Enseignement supérieur est revenu sur les derniers résultats du baccalauréat.
Il fera savoir que les filles réussissent mieux dans tous les domaines universitaires, y compris les mathématiques. Selon lui, les résultats du baccalauréat, avec un taux de succès de 63 % des filles, ont confirmé une tendance de plus en plus remarquable en Algérie. La même tendance est également enregistré à l’université avec une prédominance des étudiantes, a confirmé Yacine Belarbi. D’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, la communauté estudiantine est composée de 60 % de filles. Dans certaines filières, c’est 80 % d’étudiantes et le personnel d’encadrement en médecine est composé de 70 % de femmes. Un phénomène qui suscite de l’inquiétude. Ainsi, le directeur de la planification et de la prospective au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur a suggéré l’étude de ce phénomène qui étonne les organismes internationaux. Commentant les résultats de l’examen du baccalauréat dévoilés samedi dernier, le représentant du ministère de l’Enseignement a expliqué que la baisse du nombre de bacheliers est de seulement 0,14 %, puisque le nombre de candidats a augmenté cette année de 1,6 %. Il a assuré que ce recul n’influe pas sur l’université qui s’est bien préparée pour les recevoir.
Au sujet du faible pourcentage (3,67 %) enregistré par les candidats inscrits dans la filière mathématiques, M. Belarbi a expliqué que cette tendance est mondiale, tout en recommandant de mener une campagne de sensibilisation en Algérie pour intéresser les élèves, dès leur jeune âge, à cette filière. Pour inverser cette donne, les deux départements de l’Education et de l’Enseignement supérieur œuvrent pour redonner à la filière mathématiques la place qui lui revient.
Le ministre de l’Education, Abdelhakim Belabed, a déclaré récemment que son secteur s’apprêtait à «revoir les modalités d’orientation des élèves vers les filières mathématiques et math-techniques, dans le cadre de la promotion de la matière des mathématiques pour améliorer le niveau des élèves». Et ce, «en accordant la priorité aux bacheliers matheux pour les spécialités universitaires, en vue de renforcer le propre choix des élèves de l’enseignement secondaire par rapport à ces deux filières».
Louisa A. R.