Suspendus depuis mars dernier pour cause de pandémie de coronavirus, les trains de voyageurs de la SNTF siffleront enfin dès aujourd’hui, tandis que le transport interwilayas par bus a repris hier, au grand bonheur des voyageurs. Le citoyen est désormais soulagé du diktat imposé par les taxis clandestins qui ont profité de cette opportunité pour assurer le service, imposant aux voyageurs des tarifs exorbitants. La suspension de l’activité du transport interwilayas et des trains a permis aux clandestins d’avoir des activités florissantes, bien qu’ils ne paient pas de charges fiscales. Le recours aux taxis clandestins imposé par les circonstances a fortement pénalisé le citoyen, contraint de dépenser plus pour arriver à destination. La reprise du transport, qui soulage les transporteurs et voyageurs, sera graduelle, indique les deux sociétés de transport. La SNTF a annoncé sur sa page Facebook une reprise «progressive» des dessertes dès aujourd’hui. La reprise intervient au lendemain de la décision annoncée par les pouvoir publics d’autoriser les transports de voyageurs inter-wilayas, suspendus depuis mars dernier, pour cause de pandémie de coronavirus. Les usagers peuvent réserver leurs places dans les trains par Internet en cliquant sur ce lien renvoyant à l’application mobile de la SNTF. Cependant, la société des transports ferroviaires assure que la reprise se fera dans «le strict respect du protocole sanitaire» mis en place et de façon graduelle.
Mesure de prévention oblige, l’entreprise ferroviaire entend, dans ce cadre, limiter le nombre de voyageurs à 640 personnes par train au maximum dans le cadre du protocole sanitaire, contre 1 400 en temps normal, affirmait dernièrement le directeur d’exploitation de l’entreprise, Abdelmalek Hamzaoui, annonçant, d’autre part, l’augmentation de la fréquence des trains en circulation (un train toutes les 15 minutes). L’heure du dernier train en marche sera fixé selon les horaires du couvre-feu sanitaire.
Procédures de nettoyage et de désinfection, port obligatoire du masque, disponibilité de gel hydro-alcoolique pour les voyageurs, désinfection systématique et régulière des wagons après chaque voyage : tout est prévu pour assurer au maximum la sécurité sanitaire des passagers.
A l’entrée de la gare déjà, l’entreprise compte mobiliser des agents qui seront chargés de faire respecter le protocole sanitaire (port obligatoire du masque, prise de la température des passagers et mise du gel-hydroalcoolique à leur disposition). Le protocole prévoit, au sein de la gare, une gestion organisée des flux de voyageurs par la mise en place de gère-files. Il s’agira également de sensibiliser les passagers, à travers la diffusion de messages sonores et vidéos (en langues arabe, amazighe et française), sur la nécessité de respecter les mesures barrières et la distanciation entre les voyageurs (marquage au sol).
Sogral : «Reprise du transport routier des voyageurs vers toutes les destinations»
Pour les transporteurs activant sur les liaisons inter-wilayas c’est le grand ouf de soulagement. Ils ont repris leurs activités depuis hier. Une décision très attendue par les professionnels après un arrêt qui dure depuis le mois de mars dernier, dans le cadre des mesures destinées à lutter contre la propagation du coronavirus. Ils peuvent donc enfin reprendre leur activité, mais seront soumis à un protocole strict.
La reprise du transport routier des voyageurs se fera de manière progressive, selon Youcef Tessa, P-DG de la Société de gestion et d’exploitation des gares routières d’Algérie (Sogral). «Pour revenir à la trajectoire d’avant, il faudra un peu de temps. Nous nous y sommes préparés. Le protocole sanitaire est mis en place et sera respecté d’une manière stricte. Toutes les gares routières de Sogral sont ouvertes au niveau national et le personnel est prêt à accueillir les voyageurs. La réservation pour les bus se fera en fonction de ce qui est indiqué dans les instructions de la tutelle», a-t-il déclaré. «La reprise du transport routier des voyageurs se fera vers toutes les destinations à travers le territoire national», a-t-il souligné. La Sogral a, selon lui, profité de la période d’arrêt pour rénover certaines gares routières. Par mesure de sécurité, les bus et autocars ne pourront fonctionner qu’à 50 % de leurs capacités. Au niveau des guichets des gares routières, le nombre des tickets soumis à la vente sera donc limité pour chaque bus en fonction du nombre de places. Le gouvernement a plaidé pour «la multiplication des dessertes», autrement dit augmenter le nombre de bus et autocars pour répondre à la demande et permettre une meilleure application du protocole sanitaire mis en place pour lutter contre le Covid-19.
L’arrêt du mouvement du transport routier des voyageurs entre wilayas a été un coup dur pour la Sogral. «Nous avons perdu 75 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons enregistré un déficit de 1,7 milliards de dinars à la fin décembre 2020. La reprise des activités va améliorer la situation financière de l’entreprise», a indiqué Youcef Tessa. Sogral gère 75 gares routières au niveau national. Durant l’année 2021, trois nouvelles gares seront ouvertes à Ghardaïa, Illizi et Mascara.
Louisa Ait Ramdane