Depuis l’annonce du président de la République en fin de semaine dernière, de nombreux jeunes chômeurs, qui n’ont pas eu la chance de trouver un poste de travail rémunéré, ont pris d’assaut les différentes agences de l’emploi du pays.
Afin de préserver la dignité des jeunes, le président de la République a annoncé, il y a quelques jours, l’institution d’une allocation chômage sous forme de présalaire. Cette allocation de 13 000 dinars algériens sera accompagnée d’une couverture santé. Elle entrera en vigueur à partir du mois de mars prochain. Cette mesure a suscité l’espoir parmi les jeunes chômeurs qui peinent à trouver un poste de travail. Depuis cette annonce, des groupes de jeunes chômeurs se regroupent chaque jour devant les agences de l’Anem du pays pour bénéficier de cette allocation de chômage. A titre d’exemple, à Alger, le flux des jeunes aux bureaux de l’Anem a doublé, non pas pour chercher du travail cette fois, mais pour toucher leur allocation chômage que certains jugent «respectable» et d’autres trouvent «insuffisante». C’est le cas devant l’agence Anem d’Hussein Dey, où des jeunes viennent ajouter leurs noms aux listes des candidats bénéficiant de l’allocation chômage. «Cette allocation ne concerne pas que les jeunes, elle touche toutes les franges de le société algérienne qui n’ont pas eu la chance de trouver un travail. La plupart des gens viennent mettre à jour leur dossier», indique le directeur de l’Anem d’Hussein Dey, dans une déclaration accordée à un média national. Le responsable ajoute que les nouveaux venus sont soit les diplômés chômeurs, soit les demandeurs de titularisation, ou encore les chômeurs sans diplôme, qui ne sont munis que de leur carte d’identité. Avec leur carte nationale seulement, ces jeunes veulent mettre la main sur cette rente censée sauver leur dignité dans ce contexte de crise économique. Le même intervenant assure qu’«au lendemain de l’annonce, nous avons reçu tous les dossiers, car la limite d’âge pour bénéficier de l’allocation n’était pas indiquée. Mais avec les nouvelles précisions, nous pouvons maintenant apporter des réponses aux jeunes personnes qui viennent s’inscrire». Et d’ajouter : «Notre rôle en tant qu’agence de l’emploi est de recevoir tous les dossiers et les vérifier». Selon lui, «les chômeurs vont bénéficier de cette allocation à partir du mois de mars puis la toucheront à partir d’avril ou de mai avec un effet rétroactif quand toutes les procédures seront mises en place». Meriem, une licenciée en sciences politiques âgée de 31 ans qui peine à trouver un poste de travail depuis des années malgré son inscription à l’ANEM, nous confie : «J’ai cherché un travail dans ma spécialité mais j’ai toujours eu des refus. J’ai même déposé mon dossier au niveau de l’Anem d’Hussein Day, mais toujours rien. Cette allocation me permettra de payer certaines charges en attendant de trouver un poste de travail rémunéré». C’est le même cas pour plusieurs jeunes chômeurs qui affluent depuis quelques jours vers les bureaux de l’Anem des différentes régions du pays.
Thinhinane Khouchi