L’Algérie se tourne résolument vers l’Afrique pour booster son économie et augmenter ses exportations hors hydrocarbures. Un challenge pris très au sérieux et qui est en passe de se concrétiser grâce à la volonté politique affichée par les autorités publiques. S’exprimant, hier, dans une déclaration à la radio Chaîne 3, Ali Bey Nasri, consultant à l’export, a mis en avant les grandes potentialités de l’Algérie pour conquérir le marché africain. Cela d’autant que le pays dispose de grandes capacités dans différents secteurs tel sque l’énergie, le pharmaceutique, l’agroalimentaire, etc. «Nous représentons d’un point de vue économique une part très importante du PIB africain, qui est à ma connaissance de l’ordre de 40 % entre le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du Sud», a noté Ali Bey Nasri, ajoutant qu’il «est clair que maintenant l’Afrique représente une profondeur stratégique et aussi un marché économique très important pour nous». Selon l’expert, nos exportations vers l’Afrique sont actuellement «d’à peu près 300 millions de dollars, dont 90 % de gaz». «Il est clair qu’il y a du potentiel. Les principaux produits actuellement à exporter sont les produits sidérurgiques et le ciment en tête», a-t-il souligné. Pour faciliter la tâche aux exportateurs, une logistique est en train de se mettre en place, plus rapide et moins chère, est-il indiqué. «On a assisté au lancement de la ligne Alger-Dakar. Avec cette ligne, le calcul est très simple : nous mettons sept jours Alger-Dakar au lieu de 28 à 35 jours chez des compagnies étrangères. Le prix est pratiquement de moitié», a affirmé Ali Bey Nasri. Pour illustrer l’intérêt que le gouvernement accorde à la promotion des exportations vers le continent noir, l’orateur cite aussi la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). «Dernièrement, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations était là-bas pour présenter l’offre tarifaire algérienne, qui est très généreuse. On a ouvert 90 % de nos lignes tarifaires, c’est à peu près 15 000 suppressions tarifaires», a-t-il indiqué, ajoutant que c’est «aux opérateurs maintenant d’aller dans ce sens». Il est à rappeler que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a pris part, il y a quelques jours, aux travaux de la 9e réunion du Conseil des ministres de la Zlecaf, qui se sont tenus à Accra (Ghana). La réunion a été consacrée à «l’examen et l’adoption des recommandations et des résolutions issues de la 11e réunion du Comité des hauts fonctionnaires chargés du commerce de la Zlecaf, tenue durant la période allant du 20 au 23 juillet, ayant trait au commerce des marchandises et des services, à l’investissement et aux droits de la propriété intellectuelle». Il a été procédé également à l’examen «des rapports de la commission des litiges et la commission des directeurs généraux des douanes, outre la promulgation des résolutions nécessaires pertinentes».
Massi Salami