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dimanche 3 décembre 2023

Algérie-France: Le Drian à Alger : «Nos deux pays ont besoin l’un de l’autre»

La visite en Algérie de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français, était l’occasion de mettre bien des dossiers sur la table. Coopération, histoire, économie, crises sécuritaire et sanitaire étaient, entre autres, les sujets abordés.

Par Aomar Fekrache

Le Drian, qui était à sa troisième visite cette année en Algérie, a été reçu, avant-hier, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. L’entretien a été l’occasion de passer en revue les voies et moyens de renforcer les relations de coopération bilatérale et de fixer l’agenda des différents mécanismes de coopération, en particulier le Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), dont la réunion est prévue avant la fin de l’année, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République. Il a été aussi une opportunité pour poursuivre la concertation entre les deux pays sur les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun. Jean-Yves Le Drian a indiqué, au terme de l’audience que lui a accordée le président de la République, que sa visite marque «la solidité des liens d’amitié» entre l’Algérie et la France, soulignant que «les deux pays ont besoin l’un de l’autre». «Pour la France, l’Algérie est un partenaire de premier plan en raison des liens humains multiples qui nous unissent par delà la Méditerranée», a-t-il dit, ajoutant que «notre relation est riche et multiple, notamment en matière d’échanges humains, éducatifs, scientifiques, la coopération économique et les enjeux sécuritaires ainsi que les questions régionales». Le chef de la diplomatie française s’est dit «heureux» de constater que la relation bilatérale connaît «un nouvel élan». Il a ainsi fait observer que le Président Macron avait engagé, dès 2017, «une démarche de lucidité sur l’Histoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie», soulignant qu’il l’a montré «par des actes forts, comme la remise récente à l’Algérie des restes mortuaires des combattants algériens conservés au Musée de l’Homme». Concernant le référendum sur la révision de la Constitution, prévu le 1er novembre prochain, Le Drian dira que «la France souhaite succès et prospérité à ce pays ami dans le plein respect de sa souveraineté». «L’Algérie est à la veille d’une étape importante qui va amener le peuple algérien à se prononcer le 1er novembre sur le projet de révision de la Constitution», a-t-il ajouté, relevant que le Président Tebboune a affiché «ses intentions de réformes des institutions pour renforcer la gouvernance, l’équilibre des pouvoirs et les libertés». Concernant l’aspect économique, Le Drian a indiqué que «les entreprises françaises implantées en Algérie sont nombreuses et contribuent au dynamisme de l’économie et à la création d’emplois», saluant aussi les réformes initiées par le Président Tebboune afin de «diversifier l’économie algérienne, d’assouplir les procédures et d’accompagner les entreprises innovantes». «Nous saluons cette volonté et notre dialogue reste important afin que les entreprises françaises trouvent toute leur place dans le cadre de ces réformes et continuent de contribuer à la prospérité de l’Algérie». Au sujet des crises régionales, le ministre français affirme que «l’Algérie est un partenaire incontournable pour la France», la qualifiant de «puissance d’équilibre qui privilégie le règlement politique des conflits dans un cadre multilatéral». Concernant la crise libyenne, il indiquera que «la France considère, comme l’Algérie, qu’il n’y a pas de solution militaire et soutient le dialogue politique entre toutes les parties libyennes sous l’égide des Nations unies». «Le rôle des pays voisins, en particulier l’Algérie, est essentiel car ils sont les premiers concernés par les risques que fait poser cette crise et peuvent jouer un rôle stabilisateur auprès des acteurs libyens, à l’inverse des ingérences des puissances extérieures», a-t-il précisé. Pour le Mali, Le Drian indiquera que «la France a salué, comme l’Algérie, la mise en place d’une transition, laquelle doit conduire vers des élections ouvertes, libres et transparentes et au rétablissement de l’ordre constitutionnel». «Nous appelons, comme l’Algérie, à l’application de l’Accord de paix d’Alger», a-t-il soutenu, réaffirmant que «l’Algérie a une voix qui compte en Afrique et en Méditerranée». Il a, par ailleurs, indiqué avoir évoqué avec le Président Tebboune «les propositions du Président Macron pour faire face au séparatisme sur le territoire français» ainsi que la pandémie de Covid-19 qu’il a qualifiée de «dure épreuve» pour les deux pays. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française a été également reçu par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad.
A. F.



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