Si la politique au Proche-Orient de Donal Trump ne laissait aucun doute sur son amitié avec les dirigeants israéliens, les Palestiniens ont souffert de nombreuses prises de positions de l’administration républicaine, telles que la décision de couper des aides américaines à l’Autorité palestinienne. Une décision qui avait été à l’époque critiquée parmi les démocrates, qui, désormais au pouvoir, semblent prêts à remédier à la partialité excessive de la Maison-Blanche dans le dossier israélo-palestinien, ces quatre dernières années. Un influent élu américain a ainsi déclaré mardi qu’il étudierait la reprise de l’aide humanitaire apportée aux Palestiniens, dans le cadre d’une politique de solution à deux États souhaitée par le président élu Joe Biden. Dans une interview à l’AFP, le nouveau président de la commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Gregory Meeks, a également soutenu le retour d’une présence diplomatique palestinienne aux États-Unis, après la fermeture par l’administration Trump du bureau de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington DC. «Je suis un fervent partisan de la solution à deux États, apportant l’autodétermination aux deux parties, car c’est, il me semble, la seule manière de garantir un État juif d’Israël viable, et un État palestinien pacifique, et qu’ils puissent devenir interdépendants en matière de commerce», a soutenu Gregory Meeks. «Donc nous avons peut-être besoin de relancer (le programme) américain d’aide aux Palestiniens, pour montrer que les États-Unis sont prêts à être à nouveau des leaders», a-t-il ajouté. L’administration Trump a stoppé le financement de plus de 200 millions de dollars d’aide aux Palestiniens en 2018, et a aussi arrêté de payer pour nourrir et éduquer les enfants palestiniens, à travers les opérations de l’ONU. L’administration Trump s’est inscrite en porte-à-faux par rapport au consensus international en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël et en soutenant l’installation de colonies en territoire palestinien occupé. Le président américain est également impliqué dans le processus de reconnaissance d’Israël par plusieurs États arabes. Gregory Meeks a en revanche écarté l’idée d’utiliser les 38 milliards de dollars d’aide financière envers Israël comme levier pour que l’État juif accepte un État palestinien. À l’instar de Joe Biden, Gregory Meeks est considéré comme l’un des responsables démocrates les plus favorables à Israël, au sein d’un parti de plus en plus critique à l’égard du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de son virage à droite. Ce représentant de l’État de New York, qui est le premier parlementaire noir à présider la commission des Affaires étrangères, l’a emporté face au représentant démocrate Joaquin Castro qui avait promis de défendre la voix des Palestiniens. Reste à savoir si ces promesses seront tenues et si les efforts pour un rétablissement du dialogue israélo-palestinien seront poursuivis avec une réintroduction effective de la solution à deux États, ou si les changements effectués par Trump au Proche-Orient sont trop nombreux et profonds pour pouvoir revenir en arrière sans endommager sérieusement la relation privilégiée qui lie Israël aux États-Unis.