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lundi 20 mars 2023

Afin d’économiser la ressource hydrique / Pr Mouhouche : «Multiplier les activités de dessalement et d’épuration»

«Compte tenu des ressources limitées en eau et un manque flagrant de pluviométrie, il faut donc se rendre à l’évidence et opter pour des restrictions en alimentation en eau potable», a proposé Brahim Mouhouche, Professeur à l’Ecole nationale d’agronomie.
La baisse de la pluviométrie, le mauvais entretien du réseau de distribution d’eau ainsi que l’insuffisance d’infrastructures d’épuration, relancent l’inquiétude sur la disponibilité de la ressource hydrique.
Pour faire face à cette situation de stress hydrique, le Professeur Mouhouche a recommandé d’appliquer toutes les solutions qui nous permettent d’économiser cette ressource vitale.
Selon lui, cette option est devenue aujourd’hui incontournable, puisque c’est de cette façon qu’on peut réguler un peu la distribution entre la population. «Nous savons que l’Algérie n’a pas beaucoup d’eau. Il y a un manque flagrant de pluviométrie. Il faut donc opter pour des restrictions», a-t-il indiqué sur les ondes de la Radio nationale. Pour arriver à une distribution équitable entre les gens et surtout moins de stress et de problèmes, «il faut appliquer toutes les solutions possibles et imaginables qui nous permettent d’économiser l’eau et de ne pas léser une partie de la population par rapport à une autre», a-t-il suggéré. Face aux besoins grandissants de la population en eau potable, le Professeur Mouhouche a estimé qu’il faudrait donc utiliser toutes les ressources hydriques qui puissent exister en Algérie et développer une économie de ce précieux liquide, afin de mieux le gérer en usant pour cela de tous les moyens de lutte contre le gaspillage. Selon lui, il est impératif de multiplier les efforts dans les activités de dessalement et la réutilisation des eaux de rejet. Un autre problème qui se pose avec acuité est celui du traitement des eaux usées. Invité de la rédaction de la Chaîne 3, il a signalé, dans ce sens, que les stations d’épuration disséminées à travers le territoire ne traitent qu’environ 5 % des eaux usées chaque année. «Les rejets qui sont très peu vus, peuvent être utilisés dans beaucoup de domaines sans aucun problème», a-t-il estimé. «Il y a même une loi qui permet leur réutilisation, mais malheureusement, elle n’est pas appliquée», a regretté le Pr Mouhouche. Une autre solution s’avère indispensable, selon l’expert Mouhouche, qui a proposé également la multiplication des installations de dessalement de l’eau de mer, actuellement insuffisantes pour couvrir une demande croissante, en appelant, au passage, à bien gérer ces stations et les entretenir pour qu’elles soient efficientes. Aussi, l’intervenant a considéré fondamental d’utiliser le système de collecte des eaux pluviales, que beaucoup de pays arides et semi-arides utilisent. «C’est un système très efficace qu’on n’applique malheureusement pas en Algérie», a-t-il déploré.
L’invité de la radio a plaidé en faveur du renforcement des moyens pour une collecte optimale des eaux pluviales. Il a expliqué que chaque millimètre qui trombe, sur un champ de culture ou une toiture lorsqu’il pleut, c’est un litre par mètre carré et dix mètres cubes par hectare. «Lorsqu’il y a 100 millimètres qui tombent cela fait 1 000 mètres cubes par hectare. C’est énorme», a-t-il précisé.
Louisa Ait Ramdane

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