La Confédération algérienne du patronat citoyen, ex-FCE, ambitionne de réaliser un taux de croissance économique allant de 8 à 10 %. Pour y parvenir, elle a proposé un plan de sortie de crise qu’elle a élaboré grâce à l’implication d’experts et chefs d’entreprise. Ce plan contient 62 propositions que la Capc suggère à l’Exécutif, notamment pour une remise en route de l’économie nationale après le choc causé par la pandémie de coronavirus.
Par Louisa Ait Ramdane
Pour mettre en œuvre ces propositions, le président de la Capc, Sami Agli, a souligné qu’«il faut une rupture réelle et une grande volonté politique pour concrétiser des solutions qui versent dans l’intérêt collectif et l’intérêt de la souveraineté économique du pays». Pour amorcer une véritable relance, «il faut une démarche qui permet le retour à la croissance par la relance de l’effort d’investissement», dira-t-il. «L’objectif, a-t-il précisé, est de réaliser des niveaux de croissance d’au moins 8 % sur une période de 10 ans, si nous voulons résorber définitivement le chômage et endiguer la précarité dans notre pays».
Invité de la rédaction de la Chaine 3, M. Agli a estimé que «ces résolutions plausibles émises au président de la République viennent du terrain, c’est-à-dire émanant d’entreprises, d’experts, de commissions, d’ateliers de réflexion…».
Rappelant le principe d’acter l’investissement garanti par la loi fondamentale de la nation, il suggère de s’en inspirer dans toute réflexion future pour élaborer des solutions à l’objet de consigner la liberté d’investir qui est un droit constitutionnel. «On doit aussi s’inspirer des réussites de nos champions économiques», a-t-il ajouté. Selon lui, «il faut lister les 100 premiers champions économiques, tous secteurs confondus, pour en tirer profit et pour s’inspirer des opérateurs économiques actifs et productifs pour pouvoir parler de leur internationalisation et donc rendre leurs produits aisément exportables à l’étranger».
L’intervenant a suggéré aussi l’ouverture de tous les secteurs au privé. «On ne parle plus de secteurs fermés, sinon il faut lister les secteurs accessibles», a-t-il indiqué, soulignant que «le Président était clair en parlant de l’ouverture aux acteurs économiques, tous secteurs confondus, et ce, en parlant des banques, des services, transport maritime et aérien, etc.» Il a fait observer qu’il faut encadrer cette liste claire de liberté à l’investissement, surtout là où on ne peut pas aller investir. A ce propos, Sami Agli fera remarquer que la crise économique en Algérie existait bien avant la pandémie, mais s’est aggravée avec la crise sanitaire qui a sérieusement impacter les entreprises dont beaucoup ont baissé le rideau. Mais le plus grave, a-t-il dit, «ce qui a nui à l’économie nationale c’était de prendre des décisions de façon unilatérale ; ce qui a créé des monopoles, des restrictions, des situations d’instabilité…». «La situation post-Covid est très difficile, mais nous avons confiance en les changements en cours, à commencer par la concertation entre les pouvoirs publics et les partenaires économiques», a-t-il confié, ajoutant que «l’ère de pondre des lois sans les concernés est bel et bien révolue».
Pour conclure, Sami Agli a insisté sur l’impérative réussite du plan de relance et s’est dit confiant, cette fois-ci, en l’ouverture au dialogue observée pour la première fois.
Le président de la Capc a présenté, avant-hier à la presse, la copie de «62 propositions» pour faire face aux difficultés dans lesquelles se démènent actuellement les PME/PMI pour les remettre en route, notamment après la crise sanitaire. Avant d’être rendu public, ce document a d’abord été remis en début d’année en cours au chef de l’Etat. Il faut dire que l’initiative de la Confédération algérienne du patronat citoyen intervient dans un contexte très particulier, où tous les indicateurs macroéconomiques virent au rouge en aison de la pandémie de coronavirus.
L. A. R.
