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vendredi 2 juin 2023

Afin de ne plus être dépendant de l’étranger Céréales : «Une politique basée sur des données justes s’impose»

Dans le but d’améliorer le rendement, combler le déficit en production céréalière et de ne plus être dépendant de l’étranger, une politique efficiente basée sur des données justes est nécessaire pour assurer l’amélioration du bouclier nourricier national.
C’est l’approche qu’a développée le Professeur Tarik Hartani qui révèle qu’un noyau d’experts multidisciplinaire, ouvert à d’autres secteurs, comme les sources hydriques, le transport et la Sonatrach, s’est penché dernièrement sur l’élaboration d’une vision stratégique pour contribuer à aider le pays à surmonter ses difficultés en la matière.
Lors de son passage à l’émission «Invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le Professeur Hartani a fait remarquer qu’une feuille de route a été dégagée des premières réunions, sur la base d’un diagnostic traduisant cette implication dans les problèmes socio-économiques nationaux. «Il en est sorti une marge d’une possible progression à court terme. Cette dernière est constatée au nord, notamment, et permet selon ce diagnostic de passer de 3-3,5 millions de tonnes/an de blé à 5-6 millions de tonnes l’an», a explique le professeur, rappelant que l’Algérie importe jusqu’à 7.5 millions de tonnes/an. Et dans le but de maîtriser ces chiffres, l’expert a suggéré l’introduction de la rigueur dans le travail ainsi que la maîtrise de la technologie. «La technologie est un ensemble d’outils assortis de statistiques numérisées afin de comparer les chiffres dont nous disposons», a-t-il enjoint, soulignant que «c’est grâce à la science que nous pouvons gagner en productivité».
Cette démarche multiple, basée essentiellement sur un diagnostic initial, à l’instar d’autres pays aux conditions similaires, aide à améliorer, selon Hartani, notre production de blé, voire des blés, et soustraire à l’importation ce que nous pouvons produire nous-mêmes.
L’expert en agronomie a conseillé de faire un effort pour développer davantage certains créneaux pour améliorer la productivité à l’hectare dans le nord du pays et également dans le Sud. «Pour le développement de la culture saharienne, nous avons proposé des modèles de 500 hectares à double culture, en faisant soit du blé avec des légumineuses, du blé avec des cultures industrielles ou du blé avec culture fourragère», a-t-il indiqué.

Le manque de pluviométrie menace de compromettre la saison
Les conditions climatiques peu favorables impactent lourdement la production céréalière qui demeure un élément vital pour la sécurité alimentaire du pays. Le directeur général de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie a indiqué que la saison actuelle est caractérisée par un grand manque de pluviométrie et sera marquée par des cultures compromises.
Pour le manque d’eau, notamment à l’ouest du pays où l’on atteste déjà que la saison céréalière est compromise, il faut entrevoir cette question sur le moyen et le long terme, fait remarquer le Professeur Tarik Hartani. Car, selon lui, l’existence de l’eau est un facteur déterminant, mais la science permet en fait de prévoir des dispositifs adaptés à la lumière des prévisions pour les prochaines années et agir en conséquence. Si à l’ouest le manque d’eau fait dire : une bonne année travaille pour les trois années d’après, la science propose des stratégies d’adaptation et de résilience, a indiqué le professeur, signalant que dans les régions où le stress hydrique est moins sévère, il y a des gains de productivité à obtenir. «Nous envisageons donc, a-t-il dit, d’augmenter la prise en charge des parcelles grâce à des associations d’agriculteurs, d’un certain nombre de mesures telles que des centres techniques pour la certification des semences, l’approvisionnement en engrais au moment voulu, et ramener de l’eau recyclée des stations d’épuration».
Louisa A. R.

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