Le secteur de l’agriculture œuvrera à l’avenir à revoir les opérations de distribution du fourrage, notamment le son, aux éleveurs afin de casser le monopole détenu par les intermédiaires sur ces matières, pour provoquer la pénurie ou l’augmentation des prix sur le marché noir.
Louisa A.R.
Parmi les nouvelles mesures prises par le département de l’agriculture est d’exiger aux unités spécialisées dans la mouture du blé tendre et dur seront tenues, dès la saison prochaine, de redistribuer 60% des quantités de son, issues des opérations de transformation aux éleveurs de bétail, a indiqué le ministre de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni. Il a expliqué lors d’une plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, que le prix du son, matière de base dans l’alimentation du bétail, bien que plafonné à 1800 Da le quintal était cédé à 4700 Da sur le marché noir. Pour freiner la spéculation et le monopole que les intermédiaires pratiquent en vue de revendre ces matières sur le marché noir à des prix exorbitants, le ministre a relevé l’impératif de renforcer le contrôle sur ces opérations. Et de rappeler que les services de sécurité avaient saisi, dans plusieurs wilayas du pays, des quantités considérables de ces matières stockées et destinées au monopole, d’où la nécessité de renforcer le contrôle sur les quantités accordées aux éleveurs. Abordant la disponibilité du fourrage, le ministre a évoqué le dispositif tripartite associant les éleveurs, les abattoirs, et l’Office national des aliments du bétail (ONAB) qui permet aux éleveurs de signer des contrats de partenariat, en vue de l’acquisition de fourrages produits à partir de l’orge subventionnée (2.600 DA le quintal), contre l’approvisionnement de l’Algérienne des viandes rouges (ALVIAR) en têtes ovines, en vue d’assurer la fourniture des viandes pour le consommateur, avec des prix variant entre 1.100 DA et 2.200 DA le kilogramme. Concernant la cherté des engrais (localement et à l’international) et leur rareté sur le marché, M. Henni a fait savoir que son département ministériel avait procédé à la révision du prix de référence de tous les engrais, notamment les engrais de large utilisation. Interrogé sur les dispositions prises pour éviter l’utilisation des eaux polluées dans l’irrigation des cultures et des champs, M. Henni a affirmé que le secteur prend des mesures « coercitives » à l’encontre des agriculteurs qui utilisent ces eaux, des mesures, a-t-il dit, prévoyant la saisie du matériel, la destruction de toutes les récoltes irriguées avec des eaux non traitées, en sus des poursuites judiciaires.