L’agression barbare et sauvage contre le groupe d’enseignantes à Bordj Badji Mokhtar, dénoncée sur les réseaux sociaux, est une nouvelle preuve de l’absence de sécurité dans nos écoles. Malheureusement, ce terrible accident n’a suscité aucune réaction officielle, ni Ouadjaout ni même le wali n’ont condamné ce crime odieux. La réaction des responsables se fait attendre. En effet, depuis l’agression commise contre neuf enseignantes à Bordj Badji Mokhtar le 18 mai, ni le wali, ni même le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, n’ont condamné ce crime. Pis encore, le ministre s’est contenté d’exprimer «sa solidarité et son soutien aux enseignantes» au lieu de se déplacer sur les lieux de l’agression et prendre des mesures afin d’assurer la sécurité au niveau de ces écoles et dans les différentes wilayas du pays, car le phénomène existe partout. Le wali de Bordj Badji Mokhtar, qui n’avait pas réagi aux appels et aux plaintes des enseignants suite à des vols au sein de leurs établissements un mois avant l’agression, a quant à lui décidé de garder le silence. Cette situation a révolté les enseignants des différentes wilayas du pays, notamment ceux de la wilaya de Bordj Badji Mokhtar, qui ont d’ailleurs décidé de la fuir. En effet, selon un média national, de nombreuses enseignantes, tous cycles confondus, ont fui le climat de terreur qui règne depuis l’agression menée en pleine nuit contre neuf institutrices à l’intérieur de l’école N°10 de Bordj Badji Mokhtar, où elles enseignent. Selon Ghafour Bensalmane, secrétaire du Sate (Syndicat algérien des travailleurs de l’Education), tous les syndicats de l’éducation ont décidé d’arrêter les cours dans tous les établissements de la wilaya d’Adrar et de Bordj Badji Mokhtar, et d’organiser des rassemblements de protestation tous les jours de la semaine, jusqu’à ce que le ministre de l’Education se déplace sur les lieux. Dans le cas contraire, ils annoncent le boycott de tous les examens.
Sur le plan judiciaire, suspectés d’être impliqués dans la violente agression contre des enseignantes à Bordj Badji-Mokhtar, neuf individus ont été arrêtés, a-t-on appris jeudi auprès du Parquet général de la cour d’Adrar. Leur arrestation intervient à la suite d’une agression dont ont été victimes neuf enseignantes du primaire dans leur logement de fonction collectif, a affirmé dans un point de presse le premier procureur général adjoint de la cour d’Adrar, Mahmoud Bouleksibat. Les enseignantes ont été victimes d’une violente agression physique leur ayant causé des blessures et d’une agression sexuelle sur l’une d’entre elles, en plus du vol de leurs biens (téléphones portables et sommes d’argent), a-t-il précisé. Les victimes ont été terrorisées et ont subi un choc psychologique de la part de leurs agresseurs qui ont utilisé des armes blanches, a ajouté la même source. Aussitôt alerté de l’agression, le Parquet du tribunal de Bordj Badji-Mokhtar a ordonné aux services de la Police judiciaire l’ouverture d’une enquête et l’arrestation des auteurs dans les plus brefs délais. Les arrestations, qui se sont opérées par étapes, ont permis jusqu’ici la mise hors d’état de nuire de neuf suspects, dont quatre ont clairement avoué leur implication dans cet acte criminel, et de récupérer une partie des objets volés, a précisé Bouleksibat. Les mis en cause ont été présentés jeudi devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Badji Mokhtar, a-t-il souligné, avant d’ajouter que l’opinion publique sera tenue informée de tous les développements de cette affaire.
Thinhinene Khouchi