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jeudi 28 mars 2024

Adhésion

Alors que la guerre en Ukraine bat son plein, les Européens tentent de montrer leur soutien au peuple ukrainien en évoquant une possible adhésion à l’Union européenne. Car si les Européens ont, semble-t-il, selon certaines informations qui ont filtré ici et là, envoyé des armes aux combattants ukrainiens, une possible adhésion à l’UE serait, elle, un moyen de montrer leur soutien moral. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est ainsi arrivée hier à Kiev pour une nouvelle visite consacrée aux ambitions de l’Ukraine de rejoindre l’UE et à la reconstruction. «Je suis de retour à Kiev pour rencontrer le Président Zelensky et le Premier ministre Chmyhal. Nous ferons le point sur le travail commun nécessaire à la reconstruction et sur les progrès accomplis par l’Ukraine sur la voie de l’Europe», a-t-elle indiqué aux journalistes l’accompagnant dans sa visite. «Cela alimentera notre évaluation, que nous présenterons prochainement», a-t-elle ajouté. Les responsables de l’UE doivent se prononcer sur la question des ambitions européennes de l’Ukraine la semaine prochaine, avant un sommet les 23 et 24 juin qui devrait également aborder ce dossier. L’Ukraine réclame un «engagement juridique» concret d’ici fin juin de la part des Européens pour obtenir un statut de candidat officiel à l’entrée dans l’UE. Si de nombreux pays, principalement en Europe de l’Est, soutiennent une adhésion de l’Ukraine, certains, comme les Pays-Bas ou le Danemark, mais aussi l’Allemagne et la France, qui préside l’UE jusqu’à fin juin, sont très réservés. Et même si l’Ukraine obtient le «statut de candidat», cela lancera un processus de négociations et de réformes potentielles qui pourrait prendre des années, voire des décennies, avant qu’elle ne soit sur le point d’entrer dans l’UE. Plusieurs États de l’UE ont ainsi douché les espoirs de Kiev d’un processus «accéléré». Au début de la guerre, alors que l’émotion en Europe était à son paroxysme, Volodymyr Zelensky avait glissé le souhait de voir son pays bénéficier d’une adhésion express pour contrarier Vladimir Poutine et jouir du total soutien des institutions européennes. Un souhait qui sera resté sans réponse mise à part une évocation d’une adhésion qui ne sera, si le processus va à son terme, effective que dans vingt ans au plus tôt. Il s’agit là de la deuxième visite en Ukraine de la cheffe de l’UE depuis le début de l’invasion russe le 24 février. Lors de sa précédente visite, le 8 avril, Ursula von der Leyen avait assuré que l’Ukraine avait un «avenir européen». Reste à voir jusqu’où les négociations pour une «possible» adhésion iront et si von der Leyen n’est pas en train de mettre la charrue avant les bœufs pour ensuite se retrouver face à un refus des Européens, comme ce fut le cas avec l’adhésion de la Turquie il y a déjà plus de vingt ans.

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