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samedi 20 avril 2024

Adhésion

Ces deux dernières années les relations entre la Turquie et l’Union européenne ont été pour le moins tendues. Mais cela fait déjà plusieurs années qu’Ankara multipliait les insultes et les provocations à l’endroit de plusieurs pays européens, qui eux, pour la plupart, préféraient garder leur sang-froid. Mais depuis deux ans, le président turc Recep Tayyip Erdogan a visiblement dépassé les limites de l’entendement et a provoqué quelques réponses sèches de la part de Bruxelles. Mais c’est surtout la rivalité d’Ankara avec la Grèce sur des territoires maritimes en mer Méditerranée qui a poussé la France notamment à se montrer ferme et à même faire appel à son armée pour dissuader les Turcs d’empiéter sur les zones maritimes grecques. Mais peut-être que réalisant être allées trop loin, les autorités turques se montrent aujourd’hui bien plus conciliantes. Mevlut Cavusoglu, qui réalise des prises de contacts à Bruxelles, s’est rendu à la Commission européenne après son entretien avec Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ici, le chef de la diplomatie turque Cavusoglu s’est entretenu avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi qu’avec son adjoint Margaritis Schinas, la commissaire chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson et le commissaire chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi. Au terme de l’entretien, Cavusoglu a posté un message sur les réseaux sociaux. «Le processus d’adhésion doit être relancé», a-t-il affirmé dans son message. «L’Union douanière doit être mise à jour et la libéralisation des visas doit être mise en vigueur. Nous devons renforcer la coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière et le terrorisme. Nous devons lutter contre la montée du racisme, de la discrimination et de l’islamophobie en Europe», a-t-il ajouté. «Nous voulons ouvrir une nouvelle page avec l’UE. Il est nécessaire de mettre à jour l’accord du 18 mars 2016 avec tous ces éléments. Nous devons travailler ensemble pour un programme positif. Nous avons discuté des préparatifs concernant la visite des présidents du Conseil de l’UE et de la Commission européenne», avait précisé Cavusoglu dans un partage sur sa rencontre avec Borrell. «Le dialogue est nécessaire, mais nous attendons aussi des actes concrets et crédibles sur le terrain», a déclaré de son côté von der Leyen dans un tweet. «Il est temps de prendre des mesures positives», a affirmé Margaritis Schinas dans une déclaration faite sur Twitter à l’issue de la réunion. «L’UE a des intérêts stratégiques reposant sur des valeurs et des principes et sur la coopération et les avantages mutuels, dans le développement des relations avec la Turquie. La rencontre entre Josep Borrell et Mevlut Cavusoglu a permis un échange de vues sincère, ouvert et profond, pour avancer dans cette direction», note, par ailleurs, une déclaration faite par le cabinet de Borrell. Mais il n’est pas certain que les déclarations conciliantes des dirigeantes des instances européennes coïncident avec les volontés des dirigeants européens et surtout de leurs peuples qui ont toujours été une majorité à rejeter l’adhésion de la Turquie à l’UE. Peut-être que dans quelques années, après l’avènement d’un après-Erdogan et le retour d’une Turquie libre et démocratique, ce dossier pourrait sérieusement être reconsidéré.

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