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jeudi 28 mars 2024

Activisme

Si les protestations en Iran se font plus discrètes aujourd’hui, l’essence de la «révolution» contre les mollahs a elle été bien distillée au sein de la population et tous les jours des vidéos de simples citoyens se dressant contre la politique fondamentaliste du régime islamiste font le tour d’internet. Fait assez inédit, un policier s’est dressé contre les interdits visant les femmes et notamment celui de sortir dans l’espace public sans voile. En effet, un officier de la police iranienne a reçu un avertissement après avoir contesté l’obligation du port du voile pour les femmes, rapportait hier un média local. Une vidéo devenue virale ces derniers jours sur les réseaux sociaux montre le fonctionnaire de police travaillant dans l’ouest de l’Iran déclarant à une femme qu’il ne jugeait pas le voile obligatoire pour les femmes. «Cette dame veut sortir avec cette tenue, pas de souci, ça ne me regarde pas», répond l’officier à une femme lui demandant de réprimander une autre femme ne portant pas le voile dans un espace public. La diffusion de cette vidéo est intervenue dans le contexte du mouvement de contestation déclenché par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini. Cette jeune Kurde iranienne de 22 ans est décédée après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile en public. «L’officier de police a été convoqué par le service de l’inspection et a reçu les avertissements nécessaires et une formation, après une enquête détaillée», a indiqué l’agence Tasnim, citant un communiqué de la police de la province de Kermanshah (ouest). Après le début de la contestation, de plus en plus de femmes ont été vues tête nue dans la rue, ou en voiture, sans entraîner de réaction de la police. En janvier, des médias locaux avaient cependant rapporté que la police avait recommencé à surveiller le port du hijab en voiture, envoyant un texto au propriétaire du véhicule en cas de non-respect du code vestimentaire, sans pour autant menacer de sanctions. Ainsi, même ceux chargés de faire respecter les lois iniques de la République islamique commencent à refuser la dictature des mollahs et à prendre des risques pour promouvoir un nouveau type de société en Iran. Reste à voir si ce mouvement continuera à prendre de l’ampleur, même s’il ne se traduit pas par des manifestations massives mais plutôt par un refus partagé par de plus en plus d’individus de se soumettre au régime, ou si la répression extrême que subissent les militants finira par dissuader toute tentative d’activisme.

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