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samedi 20 avril 2024

Accusation

L’annonce du nouveau gouvernement français a été plutôt mouvementée du fait des accusations d’agressions sexuelles qui ont immédiatement éclatées à l’encontre du nouveau ministre des Solidarités, le transfuge Damien Abad, qui abandonnait son parti Les Républicains pour une opportunité d’accéder au pouvoir. Aujourd’hui, un mois après sa nomination, Abad fait pourtant toujours aussi parler de lui et la polémique autour de lui ne semble pas se tasser, comme ce fut le cas pour Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur depuis septembre 2020, lui aussi visé par des accusations similaires. La Premier ministre ةlisabeth Borne a de son côté invité les femmes victimes de violences sexuelles à déposer plainte, assurant qu’elle ne pouvait pas se prononcer «à propos d’un témoignage anonyme» accusant Damien Abad de tentative de viol. Le ministre des Solidarités, déjà mis en cause pour violences sexuelles, est visé par de nouvelles accusations de la part d’une femme qui dit avoir subi une tentative de viol en 2010, selon son récit publié il y a quelques jours par Mediapart. «C’est essentiel que sur ces sujets la parole des femmes (…) soit entendue. Vous comprenez bien que je ne peux pas me prononcer sur la base de témoignages anonymes», a-t-elle déclaré à la presse sur le marché de Villers-Bocage, dans la 6e circonscription du Calvados, où elle fait campagne pour les législatives. «En tant que Première ministre, je le dis aussi en tant que femme, il faut permettre à la justice d’établir les faits. Il ne faut pas hésiter à aller porter plainte. (…) Je ne suis pas un juge et les enquêtes ne se font pas avec des témoignages anonymes. Tout est fait pour (…) accueillir au mieux les femmes pour qu’elles puissent déposer plainte et que la justice puisse établir des faits», a-t-elle ajouté. Dans le témoignage recueilli par Mediapart, «Laëtitia» (prénom d’emprunt), une «élue centriste», accuse Damien Abad d’avoir tenté de la violer lors d’une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010. Sans évoquer explicitement une plainte, son avocate, Me Raphaëlle Bialkiewicz, a indiqué à Mediapart qu’elle procédait «à la récolte et aux recoupements d’éléments, en vue d’y apporter toutes les suites utiles». Ces accusations surviennent après celles publiées par le média en ligne le 20 mai, au lendemain de la nomination de Damien Abad comme ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées : deux femmes, citées par Mediapart, accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011. Damien Abad a dénoncé le «calendrier soigneusement choisi de ces publications» et la «partialité» de l’enquête de Mediapart, qui a, selon lui, une motivation «politique». «Quant aux allégations rapportées, elles me révoltent et je les réfute catégoriquement», a ajouté Damien Abad. Toutefois, ces accusations constituent une source d’inconfort immense pour le nouveau gouvernement français qui doit déjà faire face à de nombreux défis sociaux et économiques et qui n’a eu de cesse de devoir se défendre et se justifier ces dernières semaines. Reste à voir si l’ةlysée tiendra bon face aux nouveaux témoignages, comme il l’a fait pour Darmanin et d’autres mis en cause durant le dernier quinquennat, ou si cette fois-ci des mesures seront prises pour éviter de voir ces accusations perpétuellement se renouveler durant les prochains mois et les prochaines années.

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