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mardi 16 avril 2024

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En 2015, l’accueil de millions de migrants venant de Syrie, d’Irak ou encore d’Afghanistan avait créé de forts remous au sein de l’Union européenne, entre les pays favorables à prendre leur part de nouveaux arrivants, ceux réticents mais qui respecteraient néanmoins les consignes des instances européennes, et finalement ceux vent debout contre l’idée de recevoir ces demandeurs d’asile venus du Moyen-Orient. Aujourd’hui, il semblerait qu’à l’occasion de la reprise du pouvoir des talibans en Afghanistan la même crise attend l’UE. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi exhorté samedi tous les pays, en premier lieu les pays européens, à accueillir une partie des réfugiés afghans exfiltrés de Kaboul et a assuré les États membres de l’UE qui le feront du soutien financier de l’Europe. «J’appelle tous les États qui ont participé aux missions en Afghanistan, les Européens et les autres, à accorder des quotas d’accueil suffisants (…) pour que collectivement nous puissions venir en aide à ceux qui ont besoin de protection», a déclaré Ursula von der Leyen au terme d’une visite en Espagne dans le centre d’accueil pour les employés afghans de l’UE à Kaboul. «La Commission est prête à envisager les moyens budgétaires nécessaires pour soutenir les États-membres de l’UE qui se proposeront pour aider des réfugiés à s’installer sur leur territoire», a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse sur la base militaire de Torrejón de Ardoz (nord-est de Madrid), où ce centre d’accueil a été installé. On ignore à ce jour combien de pays membres de l’UE se sont engagés à accueillir sur leur sol des réfugiés afghans et si certains gouvernements ont refusé. Accompagnés du Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel, avaient auparavant visité les installations mises à la disposition des réfugiés sur cette base, où doivent transiter tous les Afghans qui travaillaient à Kaboul pour les institutions de l’UE et leurs familles, avant d’être répartis ensuite dans différents pays pour y refaire leur vie. Dans une allusion au caractère très sensible de ce sujet dans l’Europe des 27, Charles Michel a, pour sa part, admis que l’immigration constituait «une question difficile dans l’Union européenne» et a plaidé pour la mise en place de «migrations régulières, ordonnées». Interrogée sur les relations entre l’UE et les talibans, qui contrôlent maintenant la plus grande partie de l’Afghanistan, la présidente de la Commission européenne a, par ailleurs, insisté sur le fait que s’il y avait bien «des contacts opérationnels» avec eux sur le terrain pour «sauver des vies», il n’y avait «aucun dialogue politique» avec ce mouvement et donc «aucune reconnaissance des talibans». Toutefois, l’accueil cette fois-ci des migrants ne sera certainement pas aussi généreux qu’il le fut il y a six ans, au vu des multiples incidents et même attentats terroristes qui ont impliqué des réfugiés. Reste à voir quels pays aujourd’hui se montreront les plus ouverts et lesquels, à l’instar de la Hongrie en 2015, refuseront de prendre leur quota d’expatriés.

F. M.

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