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jeudi 1 juin 2023

Abstention

Finalement, l’abstention aura bien été un facteur défavorable au Rassemblement National qui a, lors du premier tour en France des élection régionales et départementales, récolté des résultats très en deçà des prévisions et surtout des attentes de ses responsables. Dans ce contexte le vice-président du parti, Jordan Bardella, a affirmé être dans «une remise en question permanente». «La politique, c’est l’école de l’humilité, a admis l’élu. C’est un échec démocratique (l’abstention) qui concerne l’intégralité des forces politiques». Le candidat aux élections régionales en Île-de-France, arrivé en deuxième position avec 13,7 % des voix, loin derrière Valérie Pécresse, a estimé qu’il fallait «savoir être humble quand on fait de la politique». «Quand on a deux tiers des gens, qui plus est deux tiers des électeurs du RN, qui restent chez eux le jour du vote, bien sûr qu’on se remet en cause. Est-ce que ça vient de notre fait ? Est-ce que c’est la faute du gouvernement ? Est-ce que c’est ce climat de tension ?», s’est-il interrogé. Conscient de la faible mobilisation de l’électorat du RN, Jordan Bardella a tout de même fustigé «les attaques extrêmement violentes» dont son parti a, selon lui, fait l’objet durant la campagne. «C’est ça l’image politique que l’on renvoie à nos concitoyens ?», a-t-il insisté, tout en blâmant les «dirigeants qui se sont succédé à la tête de notre pays» et «qui ont dégoûté les gens de la politique». «Quand on désacralise à ce point la fonction politique, il ne faut pas s’étonner que les gens méprisent la politique et n’aient pas envie de se déplacer», a raillé l’élu. Alors que le RN espérait arrivait en tête dans plusieurs régions, tous les espoirs du parti à la flamme se tournent désormais vers le candidat Thierry Mariani en Provence-Alpes-Côte d’Azur. «Il y a encore un second tour et les gens ont la possibilité de s’exprimer de nouveau dimanche dans les urnes», a assuré le candidat. Et d’ajouter : «Les électeurs du RN ne se sont pas déplacés. Mais moi je les appelle à aller voter». Le candidat du Rassemblement National dans les Hauts-de-France, Sébastien Chenu, a lui aussi estimé que le parti peut encore «emporter des régions dimanche prochain». Tout en invitant à lire les résultats «à la lumière de ce qu’est aujourd’hui la vie politique». «Le parti du président de la République ne peut même pas se maintenir dans une majorité de région. Les équilibres changent et les résultats pourraient changer également dimanche prochain», a-t-il conclu. Reste à voir si cet appel sera entendu par les électeurs, plus particulièrement par les électeurs du RN qui furent, il y a encore quelques années, les électeurs les plus zélés et assidus. Aujourd’hui, le RN, qui est devenu un parti comme les autres aux yeux des Français, suscite aussi le même désintérêt des électeurs qui semblent ne plus avoir foi dans le processus démocratique de leur pays. Cela devrait aussi inquiéter Marine Le Pen pour la prochaine présidentielle, car alors qu’elle caracole en haut des sondages, elle pourrait aussi en avril prochain faire les frais de l’inertie d’une partie de ses sympathisants qui, s’ils ne se mobilisent pas, risquent de lui couter sa place au second tour.

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