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vendredi 19 avril 2024

Abdelrahmi Bessaha, économiste et expert international: «L’inflation pourrait durer jusqu’en 2023»

«L’Algérie doit reconstruire une économie forte pour maintenir sa sécurité alimentaire, son indépendance géostratégique et assurer la prospérité de la population», a estimé, hier, l’économiste et expert international, Abdelrahmi Bessaha.

Par Meriem Benchaouia

Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, l’expert a expliqué que l’économie mondiale, qui commençait à peine à se reprendre après la crise du Covid, doit encore subir le choc du conflit entre l’Ukraine et la Russie, avec pour conséquence «une inflation record, notamment sur les produits énergétiques et les matières premières». Pour lui, les banques centrales des pays développés n’ont pas su saisir le caractère structurel de cette inflation, induite par une forte demande et des problèmes au niveau de l’offre. Or, il a affirmé que les spécialistes s’accordent à dire que «cette inflation pourrait durer jusqu’en 2023, le temps de résoudre tous les obstacles structurels à la reprise d’une production qui pourrait satisfaire la demande». Abdelrahmi Bessaha a constaté que le conflit Ukraine-Russie a montré les fragilités de l’Europe: «Dabord, un réel problème de sécurité». Le vieux continent a également des problèmes «d’approvisionnement en énergie et en produits alimentaires», a relevé l’économiste, qui estime que «l’impact sur l’Europe dépendra de la durée du conflit». Il n’exclut pas «le risque d’une récession de l’économie en Europe, si le conflit perdure».

«Les pays en voie de développement doublement impactés»
Autres victimes collatérales, «les pays en voie de développement sont doublement impactés par la hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires et feront, eux aussi, face à un ralentissement de la croissance», a prédit l’expert. Dans le cas de l’Algérie, il relève que les gains engrangés grâce à la hausse des prix du pétrole seront consommés par les importations. «Ce conflit est loin de sonner la fin de la suprématie du dollar sur l’économie mondiale», prévient Abdelrahmi Bessaha, qui a précisé que «la part du dollar dans les réserves de change mondiales est passée de 71 %, en 2000, à 59 % en 2021». «Ni l’euro, ni le yuan ne sont des concurrents sérieux à moyen terme pour remplacer le dollar», a-t-il dit. Pour autant, selon l’économiste, «le dollar reste, pour l’instant, la monnaie de réserve internationale la plus utilisée, tout simplement parce qu’elle reflète la force de l’économie américaine et de son système financier international».
M. B.

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