Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé vendredi soir la création d’une «inspection générale» qui sera mise sous tutelle de la Présidence de la République afin de «contrôler l’activité des responsables». «Notre objectif, c’est de parvenir à la création d’une inspection générale rattachée à la Présidence de la République et dont le rôle consiste à contrôler le travail et les activités des responsables», a affirmé le chef de l’Etat, lors d’une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale, précisant que cette inspection sera appelée à effectuer des visites inopinées. A une question sur l’existence de cette inspection au niveau du Premier ministère en 2017, le Président Tebboune a fait savoir que c’est à cause de cette inspection qu’il a été mis fin à ses fonctions de Premier ministre car elle était «rejetée à l’époque». Il a indiqué que cette inspection sera relancée au niveau de la Présidence de la République, alors qu’elle existait déjà au niveau du Premier ministère. Le chef de l’Etat a annoncé, par ailleurs, l’ouverture début 2022 des ateliers pour la révision des codes communal et de la wilaya afin de conférer davantage de prérogatives aux élus locaux et les doter d’outils leur permettant d’honorer leurs engagements devant les citoyens qui les ont choisis pour la gestion de leurs affaires. La réforme de la politique d’aide sociale figure parmi les grandes réformes devant se concrétiser l’année prochaine, dira le président de la République qui a assuré que cette réforme passera par «un débat national élargi», associant les syndicats, et que la «levée des subventions sociales concernera seulement un tiers des citoyens parmi ceux ayant des revenus très élevés». Et de faire remarquer que cette réforme nécessite un certain niveau de numérisation et des statistiques précises, soulignant que la revalorisation des salaires à travers l’augmentation du point indiciaire «est une démarche juste ayant pour objectif d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens». Il a affirmé, dans le même ordre d’idées, que l’allocation chômage, prévue dans la loi de finances 2022, était proche du Salaire national minimum garanti (SNMG) et assurée au chômeur jusqu’à obtention d’un poste de travail.
2022 sera l’année des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat
Selon lui, 2022 serait «l’année des réformes structurelles pour la réédification de l’Etat algérien moderne», faisant part de l’application de ses 54 engagements. Il a rappelé qu’il avait déclaré devant les Algériens «54 engagements réels écrits et non des rêves ou des promesses électorales populistes», assurant qu’à la fin de l’exécution des engagements «il y aura une autre Algérie». Indiquant qu’il suit la concrétisation de ses engagements «pas à pas», le Président a fait état du début d’application sur le terrain de plusieurs d’entre eux. Et d’affirmer que sa démarche visant à mener à bien les différentes réformes émane d’une parfaite connaissance «des dessous de l’Etat», précisant que «nous avons grandi dans le patriotisme, nous vivons avec et nous n’ambitionnons ni argent ni pouvoir, mais le bonheur du citoyen». L’Algérie est un pays protégé et gare à quiconque serait tenté de lui porter préjudice, a-t-il souligné, menaçant «ceux qui voudraient vendre le pays aux ennemis d’avoir à en payer le prix fort». Parmi les réformes institutionnelles initiées par le président de la République, figure le renouvellement des institutions de l’Etat dans le cadre duquel a été installée la Cour constitutionnelle, censée, a-t-il soutenu, «rassurer le peuple».
L’Algérie, un pays fédérateur qui n’applaudit pas la discorde
Abordant les relations de l’Algérie avec ses voisins de la rive nord, le président de la République a affirmé que la révision de l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) permettrait à l’Algérie de bénéficier des exonérations douanières qu’il prévoit, de façon à conforter son économie et renforcer sa production et ses exportations. S’agissant des relations algéro-françaises, il dira que leur retour à la normale ne se fera que sur la base d’un traitement d’«égal à égal», invitant l’autre partie à comprendre que le traitement d’«égal à égal n’est nullement une provocation, mais plutôt un garant de la souveraineté d’un pays, arrachée au prix de 5 630 000 de martyrs tombés au champ d’honneur entre 1830 et 1962». Dans ce contexte, il a affirmé que «l’Algérie est un Etat qui rassemble les belligérants», en allusion à la participation de la Syrie au prochain Sommet arabe prévu le 22 mars 2022 à Alger, ajoutant que cette rencontre devrait être unificatrice et qu’elle puisse constituer «un nouveau départ pour un monde arabe déchiré». La diplomatie algérienne sera «une vitrine» reflétant l’image de l’Algérie et les efforts déployés à tous les niveaux, a-t-il insisté, critiquant la démarche de certains médias occidentaux qui n’évoquent nullement «les expériences réussies de l’Algérie dans nombre de domaines et braquent les projecteurs sur les points négatifs seulement». Au terme de cette rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a déclaré qu’il était triste qu’un ministre de l’entité sioniste menace un pays arabe (l’Algérie) à partir d’un autre pays arabe (le Maroc), qualifiant cet acte d’«infâme et déshonorant».
Meriem Benchaouia