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mardi 3 octobre 2023

À plus de 650 DA le plateau: Commerçants et consommateurs boycottent les œufs

Depuis quelques semaines, le prix des œufs est en forte augmentation. Au lieu de 10 DA l’œuf, désormais il faut compter entre 22 et 25 DA, soit plus de 650 DA le plateau de 30 œufs. Cette hausse a poussé les commerçants ainsi que les consommateurs, avec le soutien de l’Apoce, à mener une campagne de boycott de ce produit sur les réseaux sociaux.

Par Thinhinane Khouchi

Le prix des œufs a explosé ces derniers jours. Certain commerçants ont d’ailleurs décidé de ne plus commercialiser ce produit. En effet, sans explications, et au moment où le prix de la viande blanche connaît une baisse, le prix des œufs a presque triplé, passant de 10 DA à plus de 25 DA l’œuf. Quant au plateau de 30 œufs, il est à plus de 650 DA. Afin de mettre fin à cette hausse rapide et inexplicable, plusieurs internautes, commerçants, consommateurs et organisation de protection des consommateurs, ont lancé une campagne de boycott des œufs. Pour l’Organisation de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce), «le boycott d’un produit est la seule arme qui peut changer son prix». En effet, dans une publication sur sa page Facebook et celle de l’organisation qu’il préside, Mustapha Zebdi a exprimé son soutien à cette vaste campagne de boycott lancée par les internautes, indiquant que «l’Apoce annonce son soutien total aux campagnes de boycott lancées sur les réseaux sociaux», peut-on lire dans le communiqué. Zebdi ajoutera que «le boycott est l’arme du consommateur pour changer la réalité et dénoncer les situations qui portent préjudice à son pouvoir d’achat». A ce propos, le président de l’Apoce a estimé que la courbe ascendante que prennent les prix des œufs devient un phénomène «très inquiétant», attendu qu’aucune mesure à même de garantir la disponibilité et la stabilité des prix du produit n’est en vue. Mustapha Zebdi a conclu son intervention sur sa page officielle en appelant les acteurs de la filière avicole à «trouver des solutions dans les plus brefs délais», car le mois de ramadhan, période durant laquelle la demande pour les œufs s’accroît, approche à grands pas. Par ailleurs, questionnés sur cette augmentation, les aviculteurs invoquent la hausse du prix de l’aliment pour volaille sur le marché international. En effet, dans une déclaration à un média national, le porte-parole de la Fédération nationale des aviculteurs, Djeloul Boudaoud, a attribué cette flambée du prix des œufs au fait que le coût de l’aliment pour volaille a quasiment doublé sur le marché international ces dernières semaines. Une hausse qui a conduit à la vente d’un plateau d’œufs sur le marché de gros à 570 DA. Boudaoud a fait savoir que les prix des différents types d’aliments pour volaille sont passés de 3 500 dinars le quintal en 2021 à 7 500 DA, voire 8 000 DA le quintal dernièrement. Ce qui a causé un sérieux préjudice aux éleveurs et contraint les plus petits d’entre eux à cesser leur activité. Le nombre de poules pondeuses en Algérie a ainsi chuté de près 40 millions en 2019 à environ 8 millions actuellement. À cela s’ajoutent les maladies, en particulier la grippe aviaire, qui nécessitent l’imposition d’un vide sanitaire pouvant aller jusqu’à six mois. Toutefois, le porte-parole de la Fédération des aviculteurs s’est voulu rassurant pour l’avenir. Il a affirmé que «les prix des œufs allaient baisser à 15 DA ou 17 DA l’unité à l’approche du ramadhan». Il a souligné que les poules pondeuses installées par les éleveurs dans les poulaillers entreront en production dans environ 4 mois. Cela garantira, selon lui, la disponibilité des œufs en quantité suffisante pour ramener les prix à un seuil raisonnable.

T. K.

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