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Alger
mardi 28 mars 2023

A plus de 200 Da le parking et 1 000 DA le parasol… L’estivant algérien à la merci des mafieux des plages

Depuis le lancement de la saison estivale, l’accent a été mis sur l’obligation d’appliquer le principe de gratuité de l’accès aux plages consacré par la loi 03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales et d’exploitation touristiques des plages, outre «l’interdiction d’octroi d’autorisations aux exploitants qui imposaient leur contrôle sur les plages en demandant aux citoyens de payer des frais supplémentaires pour la location de parasols, de chaises et de tables», avait indiqué le directeur du tourisme et de l’artisanat de la wilaya d’Alger, Mokdad Tabet. Malheureusement, au niveau des différentes plages que compte le littoral algérien, des mafieux essayent à tout prix de faire payer aux estivants un parasol à 900 et 1 000 dinars, ou même le parking à 200 DA. Ce commerce illégal commence à irriter les estivants qui se plaignent des prix qui leur sont imposés, et ce, dans une impunité totale. Pour constater ces dépassements, une virée a été effectuée dans les différentes plages de la capitale. Si les services de sécurité et la Gendarmerie nationale veillent à faire respecter la loi en empêchant le commerçant de parasols et de tables à envahir certaines plages, au niveau d’autres les estivants sont laissés à la merci des mafieux des plages. A titre d’exemple, à Staouéli, Sidi Fredj ou Tipaza, après avoir payé une somme allant de 200 à 300 DA pour le parking, les estivants sont confrontés aux loueurs de parasols qui s’approprient le devant de la plage, implantant leur matériel proposé à la location à des prix toujours aussi exorbitants. «Chaque été, la mafia des plages et des parkings revient, avec toujours autant de méchanceté et de nouvelles idées pour nous arnaquer», nous dira un père de famille rencontré à Staoueli , ajoutant que «si par malheur vous montrez des réticences à payer le montant exigé, les choses peuvent très vite dégénérer». Notre interlocuteur nous donnera l’exemple des parkingueurs, qui embusquent les automobilistes et exigent de payer plus de 200 DA la place, alors que normalement le parking appartient à l’Etat, ce n’est pas un endroit privé. Selon la loi 03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales et d’exploitation touristique des plages, le principe de gratuité de l’accès aux plages est consacré. Dans son article il est stipulé que «l’accès aux plages est gratuit. La gratuité de l’accès est clairement affichée sur des panneaux publicitaires installés par les services communaux à cette fin. Le concessionnaire est tenu de garantir la libre circulation des estivants tout le long de la plage objet de la concession, sur une bande littorale dont la largeur est déterminée dans le cahier des charges». L’article 13 assure que «toute exploitation touristique des plages est interdite sans l’obtention du droit de concession y afférent. Tous les équipements installés au niveau de la plage exploitée, sans droit de concession, sont enlevés à la charge du contrevenant». Il est à noter que la majorité de ces mafieux travaillent dans l’illégalité totale et risquent des peines d’emprisonnement comme le stipule l’article 49 de cette même loi : «Toute exploitation touristique des plages sans l’obtention du droit de concession est punie d’une peine d’emprisonnement de trois mois à une année et d’une amende allant de cent mille dinars à trois cent mille dinars ou de l’une de ces deux peine». Malheureusement, cette loi n’est pas appliquée, vu l’impunité totale de la «hogra» vécue chaque année sur nos plages.
Thinhinane Khouchi

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