Mostaganem est devenue, ces dernières années, la Mecque de toutes les matoiseries. Habilement orchestrées, les astuces d’accès au logement se sont perfectionnées grâce à l’ingéniosité malicieuse de certains énergumènes. Il est sûr que l’apparition des réseaux de tous genres a fait que le banditisme mute et prenne des formes à moindre risque. L’instauration des bidonvilles, l’habitat précaire dans des zones du périmètre urbain impénétrables a donné des idées à des cercles mafieux pour en faire tout un business. Acquérir un logement à Mostaganem est, pour beaucoup, prétendre accéder à un capital plutôt puisque on se concède gracieusement pour le revendre à plus 8 000 000,00 DA. A Mostaganem, pour rappel, les bidonvilles «Typhus 1» et «Typhus 2» sont des exemples criants. Des baraquements de sept cents baraques érigées dans des conditions de vie infrahumaines, poussant les pouvoirs publics à les reloger. Il faut préciser que les occupants de ces baraques, érigées sur des terrains privés, paient leurs emplacements aux membres du réseau. On ne vient pas s’installer sans avoir acheté sa place, une place qui aurait coûté vers les 300 000,00 DA. On vient d’ailleurs, on s’installe et au bout d’un certain temps on fait pression sur les autorités en bloquant le trafic routier à des moments de tension. Les occupants des deux sites ont bénéficié de 1 500 logements dans la commune de Sayada dont le quart a été revendu. Les bidonvilles tels que le «Télégraphe» et «Berrais» accentuent la pression pour être relogés au détriment des familles qui sont vraiment dans le besoin et qui patientent depuis plus de vingt années. On n’habite pas non plus dans un logement précaire dans les vieux quartiers sans payer les membres du réseau qui, eux- mêmes, te «garantissent» le relogement car ils se sont aussi infiltrés dans les comités de quartiers pour être membres de la commission de daïra du RHP. C’est toute une filouterie qui a permis à beaucoup de truands de s’enrichir, profitant de quelques complicités corrompues dans le sillage de ces opérations de relogement… et cela continue au vu et su de tous. C’est ce gain qui propulse ces gens vers un autre statut social et qui font l’impossible pour l’avoir. Aujourd’hui, nous nous apercevons que les réseaux du «relogement» se sont amplifiés et que l’argent coule à flots.
Ceux qui sont mal logés ou ceux qui louent un habitat pour héberger leurs familles attendent que les pouvoirs publics prennent conscience de cette politique populiste et que la loi s’impose pour éradiquer ces pratiques démoniaques.
Lotfi Abdelmadjid