Le reflux de la pandémie en Algérie, amorcé à partir de son pic de fin juillet, ne s’est pas démenti depuis, faisant passer à nouveau le nombre des infections sous la barre des 200 par jour, et réduisant celui des décès à une dizaine. Lors de la vague précédente, celle qui est en cours étant la troisième, ce dernier nombre était seulement de 5, ce qui tend à prouver que le variant en circulation est deux fois plus mortel que celui sur lequel il a pris le dessus. Le reflux, du moins dans le nombre des décès, n’est pas propre à l’Algérie, il s’observe dans le monde entier, bien que la vaccination ne soit pas partout au même degré de développement, il s’en faut. Dans le pays même, l’objectif des 20 millions de vaccinés est encore loin d’être atteint. En Occident, l’opération est bien plus avancée. Elle pourrait l’être davantage, si elle ne butait pas sur une espèce de mur, celui des anti-vaccins, un mouvement de refus propre à cette partie du monde, lequel lui fait marquer le pas depuis plusieurs semaines déjà. N’empêche, dans l’ensemble la pandémie est en recul, bien qu’en général le nombre des nouvelles contaminations évolue en dents de scie, parfois avec d’importantes variations.
A l’inverse de celui des décès, qui lui est nettement à la baisse partout dans le monde. Mais comme cette décrue n’a pas commencé partout à partir de la même hauteur, elle est à présent à des niveaux sensiblement différents d’un pays à l’autre, et d’une région du monde à l’autre. Elle est évidemment bien plus en recul en termes absolus là où la pandémie a fait le moins de mal, comme en Algérie, et d’une façon plus générale, sur le continent africain pris dans son ensemble. Près de deux années de vie de la pandémie, les différences observées dès le départ à cet égard restent les mêmes. Si l’on devait faire un classement par régions en suivant un ordre décroissant en fonction de son impact, on s’apercevrait que le tableau n’a pas varié au cours de ces deux années ou presque de pandémie. Il n’est arrivé à aucun moment qu’une partie du monde, ou qu’un continent, se soit trouvé plus frappé par elle après l’avoir été moins qu’un autre. De ce point de vue, elle a fait preuve d’une remarquable constance. Elle n’a pas atteint également toutes les régions du monde. Il faudra bien qu’on sache pourquoi un jour. Pourquoi, par exemple, un seul pays européen offre un tableau comparable à celui de tout le continent africain, de loin le plus épargné par elle? Dans sa montée en puissance comme dans son reflux actuel, elle ne réserve pas le même traitement à tout le monde. Sauf apparition d’un nouveau variant, plus contaminant et plus dangereux que celui qui aujourd’hui domine, et largement, le reflux va probablement se poursuivre, les vagues précédentes étant en effet liées à une mutation en quelque sorte réussie du virus, non pas au changement de saisons, comme dans le cas de la grippe. On a cru un moment que le variant Mu allait se substituer au variant Delta. Cela ne s’est pas confirmé. Mu n’a pas détrôné Delta, ce qui du même coup permet d’envisager la fin de la pandémie. Elle ne peut se relancer que si un nouveau variant parvient à évincer les autres. Sans nouvelle vague, elle est vouée à l’éclipse. Le plus probable est qu’elle soit bien sur sa fin.