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lundi 20 mars 2023

A moins de 20 jours du mois de ramadhan: Les ménages se mettent au stockage des produits alimentaires

Habitués aux hausses soudaines des prix des produits alimentaires dès les premiers
jours du ramadhan, de nombreux citoyens ont décidé d’en stocker (viandes, fruits secs, légumes, semoule…). Malgré les assurances des autorités quant à leur disponibilité à des prix abordables durant le mois sacré, une ruée sur les espaces de vente est quotidiennement constatée.

Par Thinhinane Khouchi

En prévention de la hausse des prix pendant le ramadhan, les ménagères ont recours au stockage, une pratique qui souvent engendre des pénuries. En effet, à quelques jours du mois sacré, les différents marchés du pays connaissent une affluence remarquable. C’est un vrai travail de fourmi qui a été lancé. Quotidiennement, de nombreuses familles se préparent à accueillir le mois sacré en stockant plusieurs produits alimentaires. A titre d’exemple, au niveau du marché Clauzel, les consommateurs ne laissent rien au hasard. On commence d’abord par les produits de première nécessité, tels que l’huile de table, café, semoule pour la fabrication des galettes traditionnelles «matloue et kesra». Et puis ne pas oublier tous les ingrédients nécessaires à la confection de la chorba ou h’rira avec l’inévitable assortiment bourek ou brik que certaines mères de famille aiment préparer à l’avance pour les congeler. Dans la quasi-totalité des foyers, on congèle la tomate, les petits pois, les artichauts et autres légumes dont le prix risque de connaître une augmentation. Le citron, qui atteint les cimes en ce mois de piété, est lui aussi au congélateur. Epices, frik, vermicelle, langue d’oiseau sont également achetés à l’avance et mis en réserve. Le poulet ainsi que la viande rouge, malgré leurs prix trop élevés pour le moment, sont également stockés. «À moins de 20 jours du mois sacré, le poulet est déjà à plus de 420 DA le kilo. Je ne crois pas qu’il baissera durant le ramadhan, donc je prends mes précautions», nous dira Malika, mère de trois enfants rencontrée hier au marché Meissonier, s’apprêtant à acheter du poulet pour le congeler. À ce propos, afin d’assurer la disponibilité des denrées alimentaires en quantité suffisante et à des prix raisonnables durant le mois sacré, les autorités algériennes promettent le plafonnement du prix du kilo de poulet à 350 dinars grâce à l’arrivée sur le marché de 47 000 tonnes de viande blanche, dont 10 000 assurées par l’Office national des aliments du bétail (ONAB) et 37 000 tonnes par des opérateurs privés soumis au contrôle sanitaire. En outre, la récolte locale des fruits et légumes sera, assure-t-on, suffisante pour couvrir les besoins nationaux, estimés par les spécialistes à 1,5 million de tonne pendant le ramadan. Également au programme pour cette période de ramadhan, l’importation depuis la Colombie de plus de 20 000 tonnes de viande rouge qui seront distribuées via 114 points de vente directe, répartis à travers le territoire national. Des quantités qui viendront s’ajouter aux 54 500 tonnes de viande locale, l’objectif annoncé étant de stabiliser le prix du kilo à 1 200 dinars. Par ailleurs, pour les produits préservés des hausses de tarif grâce aux subventions publiques, comme le lait, l’huile, la farine et la semoule, le problème de leur disponibilité risque de se poser avec plus
d’acuité pendant le ramadhan. Les autorités n’arrivent pas à venir à bout de la spéculation, en dépit des mesures répressives pouvant aller jusqu’à la condamnation à la perpétuité.

T. K.

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