Le deuxième anniversaire du Hirak a été marqué par des marches populaires à travers différentes wilayas du pays.
Par Aomar Fekrache
Des milliers de citoyens ont tenu à manifester pour célébrer cette date phare, ayant permis de mettre fin à la dérive d’un 5e mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouiteflika. Les foules ont entamé leurs marches vers 11 heures dans plusieurs régions du pays. A Alger, un important dispositif sécuritaire a été déployé tôt dans la matinée. Et c’est vers midi que les premiers groupes de manifestants commençaient à affluer du côté de la rue Didouche-Mourad, avant de converger vers la Grande Poste. D’autres groupes ont aussi afflué du Champ de manœuvre et de la place des Martyrs. L’itinéraire de la marche a été fortement encadré par des policiers, mais sans que des heurts ne soient enregistrés. Quelques manifestants interpellés n’ont pas tardé à être relâchés.
Les manifestants ont scandé les mêmes slogans, dénonçant des abus de pouvoir et la corruption. Ils ont aussi exprimé leur vœu d’une Algérie démocratique et prospère. Malgré le froid et l’anniversaire du Hirak coïncidant avec une journée ouvrable, les foules de manifestants étaient constituées de toutes les tranches de la société. Des jeunes, des moins jeunes, des travailleurs et des retraités. Des femmes parfois malades ou handicapées étaient présentes. «Pour moi, ce jour est une fête et mérite d’être célébré», nous dira une mère de famille, venue marcher «malgré ses engagements et obligations». Pour un autre manifestant, ingénieur, la cinquantaine, «le Hirak a remis le pays sur rails. C’est l’occasion à ne pas rater, d’amorcer une nouvelle dynamique sur de bonnes bases…». Alger n’est toutefois pas la seule ville à connaître des manifestations célébrant le date du 22 février. A Tizi Ouzou, Bouira, Béjaia, Annaba, Sidi Bel- Abbès, Oran, Constantine, etc., des milliers de citoyens ont marché dans un climat de fraternité et avec le mot d’ordre de «Silmia». Faut-il d’ailleurs préciser qu’à Alger-Centre, vers 15 heures, le cordon de sécurité mis en place a été pratiquement abandonné. Les éléments de maintien de l’ordre ont laissé les citoyens traverser librement, même le tunnel des facultés, fermé dans un premier temps, a été autorisé aux piétons. C’est dire que la journée d’hier bien que foncièrement revendicative est restée toutefois festive. Sur les écriteaux brandis par les «marcheurs» et les slogans des uns et des autres, l’on pouvait clairement tirer un dénominateur commun, à savoir : il n’est plus question de revenir aux pratiques du passé. L’unité du pays était l’autre point que l’on retrouve auprès de tous les manifestants à travers toutes les régions du pays. Sur les réseaux sociaux, les photos et vidéos des marches ont envahi la Toile et la forte présence citoyenne malgré les conditions climatiques défavorable est la preuve que les Algériens sont restés fidèles aux idéaux d’un Hirak populaire pacifique et exemplaire, mené par une jeunesse décidée d’aller vers un changement longtemps espéré.
A. F.