Les prix des fruits et légumes ne connaissent toujours pas de baisse. Pis, dans différents marchés de la capitale, la mercuriale poursuit son envol.
Par Meriem Benchaouia
A la troisième semaine du ramadhan, les prix restent à un niveau élevé alors que d’habitude passé la première semaine, les prix connaissent une légère diminution. Toujours inaccessibles, les prix des fruits et légumes n’ont pas bougé d’un iota, ils sont toujours hors de portée. Pourtant, le ministre du Commerce avait assuré que la mercuriale allait enregistrer une baisse ces jours-ci. Pour les commerçants, la seule et unique raison c’est le ramadhan. Une excuse qui ne tient pas la route dans la mesure où la frénésie des achats est déjà passée et d’habitude au 22e jour de ce mois de jeûne la mercuriale devient plutôt clémente. Ainsi, ni les promesses du pouvoir d’un ramadhan sans pénurie et sans flambée, ni les appels des associations de protection du consommateur n’ont pu permettre une baisse de prix de certains produits alimentaires. En effet, les étals colorés et bien garnis affichant des prix élevés, en particulier pour les fruits de saison, n’empêchent pas les acheteurs de remplir leurs couffins en prévision du repas du f’tour. Le citoyen courbe l’échine devant la dure loi implacable de l’offre et de la demande, plus la demande est forte, plus la surenchère augmente. Si cette situation est préjudiciable à plus d’un titre pour les familles, les commerçants, eux, nagent dans le bonheur. Ce mois représente pour eux une période des vaches grasses, idéale pour renflouer les caisses. «En cette période, les gens affichent une mine de loup affamé et peuvent acheter n’importe quoi. C’est ce qui provoque cette surenchère aux conséquences néfastes pour les revenus moyens», explique un commerçant rencontré au marché Clauzel à Alger. «En dépit de la hausse des prix de certains produits, on constate une boulimie d’achat chez le citoyen qui malmène ainsi son budget», nous a affirmé une dame. Chez Mehdi, un vendeur de légumes et de fruits au sein du souk, constate qu’il y a un grand changement. «Il y a une grande différence entre l’ambiance du ramadhan et celle des autres mois. Les gens viennent en grand nombre et achètent le plus souvent des fruits : banane, fraise et orange», nous confie-t-il. Toutefois, la fièvre de la mercuriale est tout à fait injustifiable, si l’on se réfère à
l’équation de l’offre et de la demande. La disponibilité des produits est assurée, mais leurs prix ont vertigineusement augmenté. Cette hausse a été constatée dans la grande majorité des marchés algérois. Avec une différence de quelques dinars seulement, les mêmes prix sont ostensiblement affichés au niveau du marché Clauzel, Ali- Mellah ou le marché couvert de Meissonnier. En effet, le prix de la tomate varie entre 120 et 140 DA. La pomme de terre a aussi sensiblement augmenté puisque le kilogramme de ce produit prisé varie entre 85 et 90 DA. La laitue est cédée entre 140 et 150 DA le kilogramme. Les poivrons et les piquants sont proposés à 120 DA le kilo. Les haricots sont à 300 DA le kg et la courgette est passée de 90 à 100 DA. L’oignon est à 75 DA, les carottes à 100 DA. Le prix des autres légumes a également doublé : haricots verts à 280 DA, chou-fleur à 100 DA, navet à 100 DA, fenouil et aubergine à 110 DA et concombre à 160 DA. Sans oublier le citron dont le prix varie entre 300 et 400 DA le kg. Les fruits de saison ont, eux aussi, pris l’ascenseur, notamment les fraises cédées entre 350 et 400 DA, les oranges à 220 DA et la banane jusqu’à 300 DA.
M. B.